10/08/2007
Tintin au congo
"Un étudiant congolais de 38 ans vient de dénoncer le caractère raciste de cette aventure et poursuit les éditions Moulinsart en Belgique et demande le retrait à la vente de cet album."
Cet ouvrage datant de 1930, il n'a donc pas à correspondre aux critères du politiquement correct de 2007. Et bien au contraire de ce que veut le "politiquement correct", "Tintin au Congo" représente un témoignage relativement complet de ce que pouvait être la mentalité occidentale des années 30. C'est tout à fait dans la ligne de L'Exposition Coloniale de 1931. L'occulter serait totalement idiot. On y voit un Tintin qui donne des cours à des enfants africains, qui sauve un petit africain des animaux sauvages, qui ne cherche que la justice dans la combat entre les Matuvu et les Babaorum. Déjà à l'époque, on voit les prémices des conflits inter-ethniques que les européens auraient cherché à juguler. (Dans la réalité, ils les ont souvent entretenus, malheureusement).
Il n'y a pas de "racisme" à proprement parler dans "Tintin au Congo". Il n'y a que du paternalisme colonial. C'est aussi un raccourci un peu facile de dire: "Tintin au pays des soviets" (1929) est de l'anti-communisme de base, "Tintin au Congo" (1930) est du racisme et "Tintin en Amérique" (1931) est anti-américain. C'est oublier un peu vite tous les autres Tintin qui s'étalent jusqu'en 1977... Comment pouvait-on dire du bien du régime communiste de l'URSS à la fin des années 20? Comment pouvait-on voir l'Afrique autrement que par le prisme des colonies en 1930 et comment pouvait-on appréhender l'Amérique de 1931 autrement que par ce qui défrayait les chroniques de l'Europe entière, c'est à dire, le grand banditisme?
Hergé coloriait l'actualité de son temps. (Invasion de la Chine par le Japon dans "Le Lotus Bleu"). Comment peut-on traiter de raciste un Tintin qui défend le petit africain sans défense, un Tintin qui défend le pousse-pousse chinois contre un américain exploiteur, et Hergé ne dénonce-t-il pas les réserves indiennes et les expropriations d'indiens lorsque des blancs trouvent du pétrole? Cette attaque tardive et cette demande d'interdiction laisse penser à Incisif que ce qui est surtout reproché à "Tintin au Congo" est de nous montrer une Afrique colonisée moins pauvre et moins violente que celle d'aujourd'hui. Pire cette demande si elle deait aboutir devrait être assimilée à du révisionnisme.
Incisif/Téméraire
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04/08/2007
Non à la subsidiarité
Il n'est pas sain pour un gouvernement soit disant national, élu par la nation de noyer son pouvoir de décision et la puissance de la nation au sein d'une entité que la nation ne contrôle pas. Le principe de subsidiarité n'est pas autre chose que la délégation, pour ne pas dire l'abdication des pouvoirs.
L'Europe, oui, à une seule condition, que la France garde sa liberté économique, politique, militaire, sociale budgétaire etc... Donc, plus d'Europe Bruxelles ou de Francfort, mais une Europe de libre associations d'Etats dans un but précis et commun. A chaque projet, son Europe, et non pas une Europe comme seul projet.
Il y a au sein des européistes convaincus une confusion entre la fin et les moyens.
La fin c'est la prospérité et la paix. Le moyen, on a cru que c'était l'Europe. Pour ce qui est de la paix, on peut plutôt dire merci à l'histoire de nous avoir concocté une guerre froide qui nous a imposé la paix durant quarante ans, ce qui nous a permis de la construire à plus long terme. L'Europe institutionnelle n'y est pour rien. Pour ce qui est de la prospérité, je pense que l'on pourrait poser la question aux ouvrières d'Arena et de toutes les autres sociétés qui délocalisent, ainsi qu'aux millions de chômeurs et de nos entreprises prisonniers d'une politique d'Euro fort.
On a inversé les rôles des fins et des moyens, et aujourd'hui, c'est l'Europe politique qui est devenue une fin en soi, on ne sait plus trop pourquoi. Sans doute parceque'elle a échoué en tant que moyen.
Le Téméraire
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30/07/2007
Un mensonge démystifié
Nous vous faisons parvenir un peu tard (mais mieux vaut tard que jamais) l'excellent texte de Jean-Yves Crevel.
Il est communément admis que l’Europe aurait été initiée pour éviter les guerres. On répète ensuite inlassablement la « vérité » révélée : L’EUROPE, C’EST LA PAIX.
En réalité, ceci n’est que la mise en pratique des théories de conditionnement des masses imaginées par Georges Orwell dans 1984 : « La guerre, c’est la paix » ou encore : « La liberté, c’est l’esclavage ».
Petits rappels historiques
L’Europe n’a jamais été faite pour consolider la paix, encore moins pour faire contrepoids aux U.S.A.
Politiquement, les U.S.A. ont imposé politiquement la mise en route de la « construction européenne » par un simple marchandage : Vous faites une union occidentale - qui à l’époque était prévue par tous les états-majors devenir le champ de bataille d’un affrontement Est-ouest (notez qu’on est loin de l’objectif de paix qu’on apprend à nos enfants) - sinon nous arrêtons les crédits de reconstruction du plan Marshall.
Pratiquement, la CECA puis le traité de Rome ont été initiés par les services secrets américains qui ont enrôlé comme de simples exécutants aux ordres d’une puissance étrangère ceux qu’on devrait appeler avec respect « les pères fondateurs de l’Europe ». Ceci est tout à fait officiellement révélé par la déclassification des documents de l’OSS, ancêtre de la CIA.
L’Europe était donc initialement conçue dans le cadre de la stratégie américaine de domination mondiale, domination qui prévoit aussi bien des phases pacifiques que guerrières. La communauté européenne devait et doit encore coller à l’OTAN de façon à ce que le conflit contre le bloc de l’est puisse être circonscris en Europe et éviter le territoire sanctuarisé des Etats-Unis.
Beaucoup estimaient devoir accepter cette vassalisation comme un moindre mal : Considérant le bloc communiste comme l’agresseur potentiel, ils estimaient logique de devoir s’unir pour se défendre. Mais ce raisonnement s’est effondré en même temps que le mur de Berlin. C’est dès 1989 que l’Union européenne a révélé ce qu’elle était réellement : Le pendant politique et économique indispensable à la manœuvre d’encerclement de la Russie par l’OTAN. D’où l’accélération subite du processus avec le traité de Maastricht, puis d’Amsterdam, l’élargissement précipité à l’Est rendu possible par l’enterrement discret des critères de convergences, censés préserver la cohérence économique de l’ensemble.
Aujourd’hui, facteur de guerre ou de paix ?
On nous dit que grâce à l’UE, l’Europe n’a pas connu de guerre, en même temps que nous sommes en guerre contre le terrorisme, que nous vivons le choc des civilisations, où s’affronteraient des blocs continentaux selon un découpage géographique de « civilisations » antagonistes. Que de contradictions ! D’autant que pour les besoins de la cause on s’en affranchit si nécessaire, comme pour Chypre et la Turquie qui doivent être en Europe bien qu’étant géographiquement en Asie mineure. La récente prise de position de Benoît XVI en faveur de l’entrée de la Turquie dans l’UE chrétienne en dit long sur ces entorses à la règle.
L’Union européenne a besoin de conditionner les esprits au point de convaincre les peuples d’une chose et de son contraire, comme de la nécessité de faire la guerre pour être en paix. C’est un concept parfaitement orwellien : L’Europe est le pendant d’une manœuvre guerrière + L’Europe, c’est la paix = La guerre, c’est la paix[1].
Et demain ?
C’est dans cette confusion mentale savamment orchestrée qu’avec la bénédiction de l’Union, les Polonais et les Tchèques autorisent les U.SA. à déployer le bouclier anti-missiles dirigé vers la Russie, pour protéger l’Europe des missiles iraniens qui n’existent pas.
Comme le souligne Vladimir Poutine, il y a une nouveauté de taille : Pour la première fois, l’arsenal nucléaire U.S. qui va être installé sur le sol européen sera commandé directement par le Pentagone, et « fonctionnera en liaison automatique avec le dispositif nucléaire aux Etats-Unis. » Difficile de parler d’Europe-puissance... « Les 27 mercenaires » me semblerait être une appellation plus pertinente.
La mission des médias européens consiste à mettre en avant le caractère défensif du nouvel arsenal et implicitement l’idée que les Etats-Unis dans leur grande générosité se préoccupent ainsi de sanctuariser l’Europe autant que l’Amérique.
Autre son de cloche du côté de l’atlantique où l’électeur-contribuable-patriote tient avant tout à un meilleur retour sur investissement qu’en Irak : On explique donc là-bas que la défense anti-missiles est une arme de première attaque. Des analystes militaires américains autorisés la décrivent ainsi : « Non seulement un bouclier, mais une habilitation à l’action ». Elle « facilitera une application plus efficace de la puissance militaire des Etats-Unis à l’étranger ». « En isolant le pays des représailles, la défense anti-missiles garantira la capacité et la disponibilité des Etats-Unis à « modeler » l’environnement dans d’autres régions du monde ». « La défense anti-missiles ne sert pas à protéger l’Amérique. C’est un outil visant à la domination mondiale ».
« La défense anti-missiles sert à conserver la capacité américaine d’exercer son pouvoir à l’étranger. Elle ne concerne pas la défense : c’est une arme d’offensive et c’est pour cela que nous en avons besoin ». [2]
La réponse russe au déploiement d’un tel arsenal était inévitable : Puisque les Américains - qui, déjà, ne respectent pas le traité sur les armements conventionnels en accumulant du matériel militaire en Bulgarie et en Roumanie - prennent maintenant la Russie pour cible, les Russes se doivent d’avoir une réponse militaire appropriée. Ce faisant, l’armement occidental qui au départ ne servait à rien à maintenant sa raison d’être.
Jean-Yves Crevel
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27/07/2007
Giscard dégaine contre le nouveau traité européen
Reuters.
L'ancien président, qui avait préparé la Constitution, juge que le nouveau texte en projet, qualifié de «curieux», risque d'être «impossible à comprendre»
Par A.V. et AFP
LIBERATION.FR : mardi 17 juillet 2007
VGE, le papy flingueur. L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing pleure son ancien bébé. Mardi à Bruxelles, il a regretté que le projet de nouveau traité pour l’UE, s’il préserve bien la «substance» de la Constitution, soit encore plus «impossible à comprendre» pour les citoyens européens, a estimé l’ancien président de la Convention européenne qui avait préparé le texte de la Constitution.
Si le mandat donné par les chefs d’Etat et de gouvernement à la Conférence intergouvernementale (CIG) qui doit rédigé le nouveau traité est respecté, «la forme aura été modifiée, ce qui était difficile à comprendre sera devenu impossible à comprendre», a-t-il dit, reconnaissant au passage que le texte originel était déjà compliqué à saisir.
Il a souligné en particulier qu’avec ce nouveau traité dit «modificateur», qui modifiera les traités existants et sera d’une «longueur supérieure» à la Constitution, «l’espoir de simplification ne sera pas réalisé». Il a appelé la CIG, qui sera lancée lundi prochain, à «ne pas s’écarter du mandat sous l’effet de manœuvres ou de combats d’arrière garde» et à reprendre «scrupuleusement» les articles de la Constitution quand aucune modification n’est prévue par ce mandat. L’ancien président français regrette que, «malheureusement, l’inspiration européenne de ce mandat (soit) en retrait», dénonçant notamment l’abandon du terme de Constitution par ce «texte curieux». «Le texte va jusqu’à affronter le ridicule en indiquant que les traités ne contiendront aucun article mentionnant les symboles de l’UE, tels que le drapeau, l’hymne ou la devise. Adieu le drapeau bleu et ses étoiles, adieu le malheureux Beethoven!», a-t-il dénoncé.
Dénonçant la «primauté» prise par la «communication» dans cette histoire, il a jugé que ces modifications «limitées» par rapport à la Constitution avaient cherchaient à «en effacer l’image, sans doute pour en faciliter l’approbation, ici ou là».
Devant la commission des Affaires constitutionnelles du Parlement européen, il a tempéré ses critiques: «La substance sera préservée et c’est cette substance qui donnera ses meilleures chances à la poursuite de l’union de plus en plus étroite de l’Europe.»
© Libération
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23/07/2007
La mort du drapeau
A l'issue du 14 juillet, le drapeau européen a été posé (à défaut de hissé) sur les bâtiments du quai d'Orsay. Il y restera en permanence. Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire aux Affaires européennes, a recommandé aux autres ministères de faire de même.
Un pas de plus vers l'abîme. Puissons nous toucher le fond avant d'être endormis.
Incisif
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