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10/07/2007

Le retour au protectionnisme est inéluctable.

«Le retour au protectionnisme est inéluctable»
Faut-il augmenter les barrières douanières ? Interview de Jean-Luc Gréau, économiste.
recueuilli par ar Grégoire Biseau pour Libération : lundi 9 juillet 2007


Etrangement, c’est à la fois la question du débat économique la plu sulfureuse et la moins débattue : faut-il oui ou non recourir à des mesure protectionnistes pour mieux encadrer le commerce mondial ? Tentative d’explication avec l’économiste Jean-Luc Gréau


"Jean-Luc Gréau, vous êtes un des rares économistes à remettre en cause les effets du libre-échange. Pourquoi ce débat semble aujourd’hui tabou ?
-Deux raisons expliquent qu’aujourd’hui la contestation du libre-échangisme est devenue une question interdite. Il y a d’abord de la part des hommes politiques une vraie peur de se faire taxer d’extrémisme. Car, aujourd’hui, le Front National et une partie de l’extrême gauche sont les seuls partis qui se déclarent ouvertement opposés à ce système. Ensuite, il y a une pression constante du monde des affaires, et plus encore du secteur financier, à présenter ce débat comme éculé, synonyme d’un archaïsme économique.
-Il est difficile de contester que la croissance mondiale est tirée par des puissances comme la Chine et l’Inde, qui se sont intégrées dans le commerce mondial grâce au libre-échange.
-Le fait que le déficit commercial de l’Union européenne avec la Chine ait augmenté de 93 % depuis le début de cette année est bien le signe que quelque chose ne va pas. Aujourd’hui, l’Union européenne exporte 100 vers la Chine et importe 300 de produits made in China. Aux Etats-Unis, ce rapport est de 1à 6. Dans nos relations avec la Chine, nous ne profitons pas des supposés bénéfices du libre-échange. C’est pour cela que le retour d’un nouveau protectionnisme est inéluctable. Le vrai risque c’est d’attendre trop longtemps que les emplois industriels en Europe aient totalement disparu.
-Mais vous risquez de stopper net le développement de ces nouvelles puissances et donc de faire plonger la croissance mondiale.
-Non. D’où provient la croissance mondiale aujourd’hui ? Un peu des Etats-Unis, mais surtout de l’Asie et dans une moindre mesure de l’Amérique latine. En Chine et en Inde, elle a été alimentée grâce notamment à l’élargissement du processus capitaliste, qui permet à ces pays d’élever leur niveau de compétence et de savoir-faire. Dans ce contexte, les multinationales, en investissement localement, jouent un rôle déterminant dans ce processus de développement. Il ne s’agit pas de remettre cela en question. Le problème c’est que ces nouveaux pays ont choisi un mode de développement qui privilégie la croissance de leurs exportations au détriment de l’énorme potentiel de leur demande intérieure et donc d’un certain progrès social. Je considère que la Chine mène une politique économique impérialiste, dont ni l’Europe, ni les Etats-unis, ni même l’Afrique ne bénéficient. Trois décisions majeures des autorités chinoises viennent d’illustrer cette ambition. D’abord, la création d’une société à capitaux publics pour être capable demain de construire un avion de ligne chinois concurrent de Boeing et d’Airbus. Ensuite la volonté d’utiliser une partie des immenses réserves de change de la Chine pour investir sur les marchés financiers occidentaux. Enfin la hausse de 30 % des droits de douane à l’importation de certains biens d’équipement pour protéger son industrie nationale. Et pendant ce temps, l’Europe reste inerte.
-Concrètement, quelles mesures protectionnistes préconisez-vous ?
-D’abord, il ne s’agit surtout pas d’envisager un protectionnisme à l’échelle nationale, mais au niveau de l’Union européenne. Or l’UE n’est pas cette union douanière qu’elle devrait être : aujourd’hui le total des droits de douanes ne représente que 2 % de la valeur totale des échanges. C’est trop peu. Il ne s’agit pas non plus de décider d’un tarif commun unique, quels que soient les produits et les pays. Cela n’aurait aucun sens de vouloir par exemple taxer les produits américains. Il faut retrouver les conditions d’une certaine loyauté commerciale. Il s’agit donc de cibler les produits manufacturés en provenance de pays où le différentiel de coûts de production est trop important. Ces barrières douanières seraient par ailleurs une vraie incitation pour améliorer les conditions sociales et salariales des populations ouvrières de ces pays.
-Mais à moyen terme, les coûts chinois vont augmenter et les conditions d’échange devraient donc se rééquilibrer.
-Je ne le crois pas. Les écarts salariaux sont trop importants et la Chine comme l’Inde disposent d’une immense armée de réserve de main-d’œuvre qui leur permet de maintenir une pression constante sur les salaires. D’ici à ce que cet écart soit comblé, disons peut-être dans vingt-cinq ans, l’Union Européenne sera devenue un désert industriel.
-Dans l’histoire, quand des pays ont décidé de mesures protectionnistes, cela s’est presque toujours soldé par des crises, voire des guerres.
-On a souvent accusé le protectionnisme de la crise des années 30. En réalité, la crise était là avant que les mesures protectionnistes ne soient mises en place. Quant au risque nationaliste, cela n’a pas de sens si ce genre de politique est mené à l’échelle de l’Union européenne, un immense marché de 300 millions d’habitants. En revanche, si on ne fait rien, les tentations nationalistes risquent de nous couper définitivement du reste du monde.

Incisif tient à préciser qu'il ne partage pas avec monsieur Gréau l'idée que la solution soit au niveau européen. Monsieur Gréau se trompe d'échelon en ne croyant pas à la solution nationale. Pour le reste nous partageons son analyse.

07:35 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

09/07/2007

le 14 juillet, fête nationale

Le Centre commercial de Parly 2 (à côté de Versailles), contre l'avis de nombreux salariés et des syndicats, a décidé pour des motifs purement économiques de ne plus respecter ce jour de fête nationale, en ouvrant le centre tout le samedi 14 commeun jour normal.

Voici le texte du tract et communiqué que l'ASC, Action Sociale Corporative (Royalistes Sociaux), a sorti pour réagir à ce "déni de nation".

Le Centre Commercial Parly 2 a décidé d’ouvrir ses portes le samedi 14 juillet, jour normalement férié puisque jour de « fête nationale » : cela crée un précédent fâcheux et est révélateur d’un certain état d’esprit qu’il appartient de dénoncer.
Ouvrir un jour férié est antisocial parce que cela revient à imposer aux salariés une journée de travail quand les autres sont au repos et à les exclure d’un congé reconnu à tous par le calendrier officiel.
Ouvrir un jour de fête nationale est un affront à la nation française puisque c’est un désaveu de celle-ci qui semble moins compter que les profits escomptés par la grande surface ce jour-là.
Les Royalistes Sociaux ne sont pas des fanatiques du 14 juillet qui rappellent de bien mauvais souvenirs au regard de l’Histoire si l’on pense à celui de 1789 mais apparaît comme le rappel de l’Unité française autour de l’Etat (et en l’occurrence du Roi Louis XVI) si l’on pense à la Fête de la Fédération de 1790.
Quoiqu’il en soit, c’est le symbole de la nation que nous défendons et non celui de la seule République; c’est aussi un droit social des salariés aujourd’hui bafoué par ceux qui ne pensent qu’en termes de consommation, de « consom-nation » comme le disait le journaliste Louis Pauwels.

Refusons le « déni de nation » de Parly 2 !
Défendons le droit des travailleurs et salariés aux mêmes congés que les autres !
Refusons la banalisation des ouvertures abusives les jours fériés et les dimanches !

06/07/2007

Félicitations

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Incisif adresse ses plus chaleureuses félicitations à Marion Bartoli pour sa merveilleuse qualification en finale de Wimbledon. En battant la numéro un mondiale Justine Hénin, après avoir éliminé entre autres la serbe Jelena Jankovic 3ème joueuse mondiale, Marion a montré qu'elle faisait partie désormais des meilleures joueuses du monde. Puisse-t'elle faire comme Amélie Mauresmo l'an dernier et porter encore plus haut les couleurs de la France.

Incisif


Ps: Une heure après cette note, ajoutons Richard Gasquet qui lui se qualifie pour la demi-finale où il rencontrera Roger Federer numéro un mondial.

20:10 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

05/07/2007

Sortir de L'euro partie 2

Aujourd'hui, réponse à la question "Le franc ne peut pas lutter avec le dollar, alors que l'euro le peut. N'est-il donc pas dangereux de quitter la zone euro?" Cette interrogation pose en filigrane la question de la puissance. Elle part du présupposé que plus une monnaie est attachée à un territoire vaste et peuplé, plus elle est forte au niveau international. Il faut rassurer les personnes inquiètes à ce sujet. Ce raisonnement n'a en effet aucun sens en matière monétaire. Pourquoi? Tout d'abord parce que la force d'une monnaie ne réside pas dans la taille du pays où elle a cours légal. Elle se juge bien plus à sa capacité ou non à servir les intérêts économiques de ce pays. Pour savoir si c'est le cas, il est inutile de regarder la taille du pays, mais il faut s'intéresser à sa valeur et aux taux d'intérêt qui lui sont liés. Ainsi, le franc suisse est attaché à un petit pays mais il répond beaucoup mieux aux intérêts de la Suisse que l'euro ne le fait pour la zone euro et pour la France. Il n'est en effet par essence pas possible d'adapter finement la valeur de la monnaie unique aux intérêts de chacun des pays qui l'ont adoptée. Il y aura toujours des perdants et des gagnants. Force est de constater que depuis des années, la France est du côté des perdants, souffrant d'un euro surévalué et de taux d'intérêt trop souvent revus à la hausse. Elle n'est cependant pas en mesure de faire valoir ses intérêts auprès d'une Banque Centrale de Francfort jalouse de son indépendance absolue. Pour cette raison, un franc bien piloté est bien plus profitable pour la France qu'un euro mal géré, quelle que puisse être la différence de poids entre les deux monnaies. Il faut par ailleurs bien avoir en tête que l'euro ne s'est jamais imposé comme une grande monnaie internationale comparable au dollar, contrairement à ce que ses partisans nous avaient promis. Au niveau des transactions internationales, la monnaie unique représente en effet moins que la somme des anciennes monnaies nationales. Il n'y a donc pas eu création de valeurs avec l'euro, mais plutôt destruction. L'argument de la grande monnaie synonyme de puissance, opposé au retour du franc n'a donc aucun fondement. Merci de nous aider à le dénoncer. Source http://sortirdeleuro.over-blog.com/

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03/07/2007

Sortir de L’Euro

SORTIR DE L'EURO entame la rédaction d'une série de fiches qui visent à répondre aux questions les plus fréquemment posées sur l'éventualité d'un abandon de la monnaie unique. 
Aujourd'hui, réponse à la question "Si la France quitte l'euro, ne risque-t-elle pas d'être complètement isolée en Europe ?" Cette interrogation, entretenue par les médias et les partisans de la monnaie unique, est légitime. Beaucoup en effet ont bien compris les méfaits de l'euro, mais n'osent pas tirer jusqu'au bout les conclusions de leur réflexion, de crainte d'un isolement dévastateur de notre pays en Europe.
Il faut les rassurer.
Pour quelles raisons ?
D'abord parce que l'union européeenne sans la France n'existe pas et ne peut pas exister. La France est en effet le 2ème pays le plus peuplé du continent (et le premier dans 25 ans), elle est aussi le plus étendu et elle occupe une place absolument centrale dans la géographie européenne. D'un strict point de vue monétaire, la part pondérée du franc dans l'euro s'élève à 25%. La sortie de la France de la zone euro ne se traduirait donc pas par autre chose qu'une disparition pure et simple de cette zone. Les économistes en sont bien conscients, et tout dirigeant politique de bonne foi ne peut que l'admettre.
Par ailleurs, une sortie de la France de l'euro ne se ferait pas d'un coup, du jour au lendemain, à la surprise générale. Elle aura nécessairement été précédée d'une phase de plusieurs mois de discussions et de négociations, qui aura permis l'anticipation par l'ensemble des acteurs européens d'une possibilité que la France abandonne la monnaie unique. En économie, l'anticipation est fondamentale. Un événement anticipé n'en est plus un. Il n'y a donc pas à craindre une réaction brutale et imprévue des marchés par exemple.
Il faut également bien se rendre compte que les pays de l'Union européenne qui n'ont pas fait le choix de l'euro ne sont en rien isolés. Outre le fait que leurs économies se portent mieux que les nôtres, le Royaume-Uni, le Danemark ou la Suède obtiennent très souvent gain de cause à Bruxelles et ne sont pas considérés comme des parias. C'est mentir ou méconnaître profondément le fonctionnement de l'Europe que d'affirmer le contraire.
Enfin, une sortie programmée de la France de l'euro libérerait très vraisemblablement d'autres pays qui eux-aussi ont intérêt et souhaiteraient abandonner la monnaie unique. Une France annonçant sa volonté de retrouver une monnaie nationale verrait très certainement des pays comme l'Italie ou même l'Allemagne lui emboîter le pas. Il ne faut pas croire que seul notre pays a des problèmes avec l'euro. Le débat est même souvent plus libre et plus avancé ailleurs, notamment dans les deux pays cités précédemment.
Pour toutes ces raisons, il n'y a donc pas lieu de craindre l'apocalypse en cas d'abandon de la monnaie européenne...Un choix politique assumé et clair vaut de toute façon toujours mieux qu'une crise subie et provoquée par l'incapacité de prendre les décisions qui s'imposent en temps et en heure.


Source : http://sortirdeleuro.over-blog.com/

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