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02/07/2007

Euro fort, croissance faible

Le 7 décembre dernier, pour la sixième fois en moins d'un an, la Banque Centrale Européenne (BCE) a révisé à la hausse son principal taux d'intérêt directeur, le faisant passer de 2%, en janvier dernier à 3,5% en cette fin d'année 2006. Cette décision, qui en annonce d'autres, si l'on se fie aux déclarations de Jean-Claude Trichet, le président de cette institution Francfortoise, favorise l'ascension de l'euro par rapport aux autres monnaies avec lesquelles la France commerce. La pénalisation de notre tissu économique est donc triple. Premièrement, nos exportateurs vont éprouver de grandes difficultés pour conquérir de nouveaux marchés, l'euro, leur monnaie de production étant trop chère par rapport aux marchés extérieurs. Deuxièmement, les entreprises françaises en général vont supporter une plus forte pression des importateurs qui pourront commercialiser les produits étrangers à un prix plus faible du fait de la moindre valeur de leur devise. Troisièmement, l'ensemble des emprunteurs, ménages, entreprises ou administrations vont devoir rembourser davantages de frais financiers du fait de la hausse des taux d'intérêts directeurs (les taux variables sur les emprunts en cours sont déjà repartis à la hausse et les futurs emprunts seront plus chers).

Pourquoi la BCE a-t-elle pris une décision aussi négative pour notre croissance, alors que lorsque les taux d'intérêts étaient encore très bas, elle se portait particulièrement bien (la progression de notre PIB était jusqu'en juin dernier supérieur à la moyenne de la zone euro, depuis nous sommes pratiquement la lanterne rouge de cette zone qui n'est pourtant pas réputée pour son dynamisme compte tenu de ses nombreux handicaps dont les critères de la monnaie unique sont responsables) ? La principale explication provient du caractère européen de la décision de la BCE ! Pouvons nous attendre une autre décision d'une organisation qui a la vocation "d'avaler" tout le continent en commençant par la Slovénie le premier janvier prochain ? Lorsque madame Royal, ou monssieur Sarkosy dénoncent la force de l'euro ils cherchent simplement a créer un bouc-émissaire de leurs propres incapacités à résoudre les problèmes de la France lorsqu'ils se succèdent dans les différents gouvernements de la France depuis plus de trois décennies. Non seulement la Banque Centrale Européenne a pour ambition d'affirmer la présence d'un euro fort sur la scéne mondiale mais en plus elle raisonne à une échelle ... européenne ! N'en déplaise aux candidats qui pensent que les attaques contre l'institution des rives du Main suffiront à redresser notre situation économique, la véritable "rupture tranquille" pour "établir un ordre juste" sur le plan économique passera par un divorce de la France avec la zone euro!

La BCE a pour principal objectif de lutter contre l'inflation. Mais cette mission ne s'applique pas à l'économie française mais à l'ensemble de la zone, 12 pays aujourd'hui, 13 demain. En France, la hausse des prix depuis quelques mois est à peine de 1,8% en moyenne annuelle. C'est un niveau proche de la déflation. Si nous prenons en compte que les produits industriels (portables, téléviseurs, ordinateurs, GPS, etc. ...) sont en constantes mutations et que la valeur des innovations qu'ils contiennent devraient comprendre au moins 2 points d'augmentation des prix pour intégrer toutes ces capacités. Mais au niveau de l'ensemble de la zone, le choc pétrolier déclenché en 2003 par la guerre en Irak et la forte croissance qui touche certaines parties de l'euroland se traduit par des risques de reprise de l'inflation. Pour tuer, cette hydre qui sans cesse réaparaît, la BCE utilise la seule arme à sa disposition, l'augmentation des taux directeurs. Pour les économies en pleine croissance où les prix et les salaires augmentent, les conséquences sont négligeables, la hausse des rémunérations dépassant les surcoûts financiers dus à l'augmentation des taux directeurs. La France économique, handicapée par un système clientéliste qui encourrage la stratégie du court terme sera donc fréquement pénalisée. Son manque de croissance ne pourra pas se redresser, les taux d'intérêts élevés décidés par la BCE l'empéchant de se désendetter et d'investir pour rattraper ses partenaires européens.

Pour échapper à cette situation deux solutions peuvent être évoquées. Premièrement : espérer que la BCE change de politique ! En 1883, l'année de la mort de Karl Marx, John Maynard Keynes naquit, depuis les économistes considèrent que lorsque Marx est mort Keynes est né et avec lui une véritable alternative à la pensée marxiste qui dénonçait les dangers d'un libéralisme économique sans frein. Le 21 novembre 2006, Milton Friedman est décédé en Californie et le 10 décembre dernier le général Pinochet est mort à Santiago. Avec ces deux décés, les "deux papes du monétarisme" sont ajourd'hui avec Marx en enfer. Le monétarisme a servi à la rédaction du traité de Maastricht et à la définition des objectifs économiques assignés à la BCE : lutter contre l'inflation sans se préoccuper du chômage et de la croissance. La mort de ces dogmatiques de la lutte contre la hausse de prix devrait provoquer la naissance d'une nouvelle voie écnomique pour résoudre les difficultés que provoque aujourd'hui près de 40 ans d'application de cette forme de politique économique. Toute l'histoire de la pensée économique se carctérise en effet par cette alternance de doctrines qui s'épuisent après une cinquantaine d'année de domination.

En attendant cette révolution dans le monde des penseurs économiques, une autre solution plus radicale et surtout plus rapide est possible : que la France sorte de l'euro et retrouve le Franc, la monnaie fondée par Jean II le Bon en 1360 !

Henri Letigre

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01/07/2007

L'un rassure, l'autre menace

Le futur traité européen n'étant plus "constitutionnel", le ministre belge des affaires étrangères, Karel de Gucht, a suggéré de le baptiser "traité des notes de bas de page", tant les précisions, dérogations, déclarations et autres clauses interprétatives qui y sont annexées compliquent le tableau. Ces subtilités, qui donneront du travail aux juristes, sont la rançon d'un accord arraché de haute lutte par les négociateurs. Le succès du sommet de Bruxelles ne saurait masquer en effet les divergences croissantes qui séparent les Vingt-Sept sur l'avenir de l'Union européenne. Pour la première fois, l'image d'une Europe à la carte prend une certaine consistance.

La diplomatie internationale repose en partie, on le sait, sur les relations personnelles qui se nouent entre les dirigeants. A Bruxelles, des couples se sont formés pour mener à bien les discussions, selon la vieille tactique des interrogatoires policiers qui consiste à associer, face à un suspect, un "gentil" et un "méchant". Les deux équipiers se relaient pour venir à bout de leur interlocuteur : le "gentil" rassure, le "méchant" menace, jusqu'à ce que l'accusé s'effondre, épuisé. Au Conseil européen, l'affrontement a duré deux nuits et n'a pris fin qu'à l'aube du troisième jour, comme le veut la tradition.

Le premier couple en action a réuni Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Le tandem franco-allemand s'est trouvé au coeur de la manoeuvre, la chancelière allemande comme présidente en exercice de l'Union et le président français comme chef d'un des deux Etats qui ont dit non au projet de Constitution. Les deux dirigeants se sont partagé les rôles. Face aux Polonais, Mme Merkel a haussé le ton, se disant prête à laisser Varsovie sur la touche, avant que M. Sarkozy ne renoue patiemment les liens. L'opération était-elle concertée ? On l'ignore. Il n'empêche qu'elle a permis d'aboutir. Face aux Britanniques, c'est M. Sarkozy qui a mené l'offensive pour obtenir que la référence à la concurrence libre et non faussée disparaisse des objectifs de l'Union. Mme Merkel a calmé le jeu.

Du côté de la Pologne, les jumeaux Kaczynski s'étaient réparti les tâches. A Bruxelles, Lech, le président, se posait en conciliateur. A Varsovie, Jaroslaw, le premier ministre, se montrait intransigeant. On croyait l'accord acquis. Aussitôt venait un démenti cinglant. La Pologne persévérait dans son antigermanisme. Le premier ministre n'était-il pas allé jusqu'à déclarer, à la veille du sommet, que, sans les ravages de la guerre, la démographie de la Pologne ne serait pas aujourd'hui ce qu'elle est ? Au bout du compte, Varsovie se ralliait au compromis. A Bruxelles, le président saluait l'attitude "exceptionnellement amicale" d'Angela Merkel.

Du côté de la Grande-Bretagne, Tony Blair, à Bruxelles, et Gordon Brown, à Londres, ont également travaillé en duo. Le premier ministre sortant n'a pas vu venir l'attaque de la France contre la concurrence libre et non faussée. Son successeur désigné s'est enflammé. A défaut de rétablir la formule, les deux hommes ont obtenu l'adjonction d'un protocole. Pour le reste, les "lignes rouges" défendues en commun par M. Blair l'europhile et M. Brown l'eurosceptique ont tenu.

Un autre tandem, formé par le discret chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, et le caustique premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, dont les pays sont les seuls à avoir ratifié par référendum le projet de Constitution, a participé activement aux échanges. C'est M. Zapatero qui a proposé d'attribuer le titre de "haut représentant" au futur ministre des affaires étrangères, c'est M. Juncker qui a convaincu in fine les "maximalistes" de se rallier à l'accord. L'un et l'autre ont contribué, chacun à sa manière, à la levée du blocage polonais.

Thomas Ferenczi

11:09 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

26/06/2007

"Ce que contient la Constitution européenne remaquillée

une analyse de Paul-Marie Coûteaux

Courte relation d'une supercherie

Bon connaisseur du débat institutionnel européen, M. Bourlange s'émerveillait ce 24 juin sur France Culture ("l'Esprit public ") du " traité modificatif "adopté la veille, aux petites heures bruxelloises: "Toute la Constitution est là ! Il n'y manque rien!". Un titre du Monde (24 et 25 juin) l'exprime de façon explicite: "Les symboles disparaissent, le fond reste". Nous sommes bien en face d'une Constitution-bis; comme je l'annonçais le 22 par un communiqué diffusé par l'AFP, "quelques jours après la fin du cycle électoral privant les Français de toute expression nationale avant des années, le sommet n'a d'autre but que de reprendre le texte rejeté, en le remaquillant pour éviter un nouveau référendum".
Je mets les Français en garde: nous ne devons pas nous laisser abuser par les malicieuses déclarations des partisans les plus acharnés de la supranationalité qui font mine de regretter la Constitution, ni par une presse qui, largement dupe du maquillage, parle à tue tête de victoire diplomatique de M. Sarkozy, comme si la France qui a dit Non sortait victorieuse de l'épreuve: en réalité les nonistes sont refaits, ce que montre toute étude précise dudit "compromis " et de ses cinq points-clefs:

1-Personnalité juridique accordée à l'Union: c'était le point cardinal glissé dans le texte Giscard, celui qui permettait de parler de Constitution, puisqu'il crée un nouvel Etat, qui peut désormais être reconnu comme tel sur la scène internationale; il est repris tout aussi discrètement, mais tel quel, dans le traité dit "modificatif".

2-Présidence stable de l'Union: si ce traité était ratifié, l'Union se trouverait aussitôt placée sous l'autorité d'un Président, réputé "stable" en raison d'un mandat allongé (de six mois à 2 ans et demi, et vraisemblabement porté ensuite à 5 ans comme le mandat parlementaire européen. Surtout, ce Président est désormais indépendant de tout Etat -alors qu'il était auparavant un chef de gouvernement en exercice; il sera donc doté d'une autorité propre, ainsi que d'un secrétariat, puis d'un cabinet, etc.. gageons que cet instrument supranational d'autant plus efficace qu'il sera incarné…

3- Haut Représentant pour la politique étrangère: comme l'a avoué imprudemment Nicolas Sarkozy lors de son allocution télévisée du 20 juin, c'est un "ministre des relations extérieures sans le nom" (pour ne pas choquer les Anglais); mais, à l'instar du texte Giscard, il sera vice-président de la Commission, ce qui lui donnera un grand poids auprès des autres Commissaires, et sera doté d'un "service diplomatique"-en clair d'ambassades, les quelque 120 actuels bureaux de l'Union dans les capitales étrangères étant débaptisées et étoffés, leurs agents bénéficiant, (grâce à la personnalité juridique) d'immunités et privilèges diplomatiques. A terme, lorsque ce super-ministère aura pris son allure et son poids, les ministères nationaux seront marginalisés, ce que symbolise parfaitement la délocalisation du Quai d'Orsay annoncé par M. Kouchner. Quand à la référence à l'OTAN, elle peut disparaître puisque le nouveau texte renvoie explicitement au traité de Maëstricht, dont le titre V fixait que "Les Etats veillent à la conformité de leurs politiques nationales avec les positions communes " (art. J-2), et précisait que celles-ci devaient être compatibles avec "les cadres de l'OTAN ". A la politique étrangère commune, il manquait un instrument: le voici.

4-Décisions à la majorité qualifiée. Quel que soit le mode d'adoption (système de Nice ou système appliqué à partir de 2014), le nombre d'affaires qui échappent à l'unanimité, déjà important (ce sont toutes les affaires communautaires, la politique agricole, commerciale, douanière et, surtout, industrielle-dite "de concurrenc ", où la commission est pleinement compétente-s'élargit à quarante nouveaux domaines, d'ordre économique (marché intérieur, énergie, recherche, politique sociale "partagée" avec les Etats) mais aussi d'ordre régalien (coopération judiciaire en matière pénale et coopération policière, porte ouverte à une "police fédérale") en sorte que la compétence de l'Union concerne désormais presque tous les domaines de la décision et de la responsabilité politique -manquent encore la culture, l'éducation… Schéma fédéral classique, d'autant que le compromis de Luxembourg qui permet à un Etat d'invoquer ses intérêts vitaux, et dont le candidat Sarkozy avait fait grand cas au cours de sa campagne, n'apparaît plus: une décision adoptée à la majorité qualifiée s'appliquera dans tous les cas, et même un Etat qui n'y est pas favorable devra le mettre en œuvre, sous peine de sanctions.

5- Charte des droits fondamentaux. Elle s'applique désormais de droit (sauf pour la Grande-Bretagne, qui jouit d'une dérogation générale); non reprise in extenso, elle fait l'objet d'une référence, ce qui en droit revient au même -d'autant que le droit est ici interprété par la très supranationale Cour de Luxembourg. Ses dispositions justifient les critiques que nous avions développées en 2005: comment admettre par exemple le droit pour tout citoyen de saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme aux fins de condamner un Etat pour non respect de principes très généraux? Tel celui de l'égalité, qui inspire déjà la reconnaissance de l'homoparentalité ou du mariage homosexuel, ou celui de la liberté religieuse contre un Etat appliquant une législation laïque-loi sur le voile à l'école par exemple, mais les cas sont multiples.
Il n'est bien entendu pas question d'accepter un tel traité; contrairement à ce que prétend une propagande fort bien orchestrée, les concessions aux souverainistes n'en sont pas. Certes, ne figurent plus les symboles de l'Union, drapeau, hymne et devise; mais ils ont déjà été adoptés en Conseil et continueront à sévir sans qu'il ait été besoin de les rappeler. Il en va ainsi de l'ancien art. 6 du texte Giscard posant la supériorité de la norme européenne sur la loi nationale. Si celle-ci ne figure plus dans le traité, il y est cependant renvoyé explicitement dans une déclaration additionnelle, qui elle-même rappelle la jurisprudence de la Cour de Justice européenne, ce qui revient au même. D'ores et déjà, outre les juges de Luxembourg, toutes les juridictions françaises adoptent depuis des lunes les normes européennes, écartant lois nationales, principes et dispositions constitutionnelles chaque fois qu'ils entrent en contradiction avec la loi européenne. De même, c'est une escroquerie intellectuelle de prétendre, comme le fait M. Sarkozy, que le principe de "concurrence libre et non faussée" a disparu du traité, puisque celui-ci renvoie à un protocole additionnel qui le proclame, et le présente même comme un "instrument politique majeur "au service des objectifs du nouveau traité-la gauche semble n'y voir que du feu.
Habiletés qui sont autant d'escroqueries morales, la pire étant de nommer traité simplifié un texte qui crée juridiquement un Etat et lui attribue de nombreuses compétences: il s'agit bien d'une Constitution, moins ronflante que le texte Giscard, mais d'autant plus habile.
Il y a deux ans, les supranationaux étaient décontenancés par le double Non français et hollandais; nous savions qu'ils chercheraient une parade. Elle fut simple et terrible: le problème essentiel venant de la France, c'est elle et ses Français qu'il fallait circonvenir; pour les oligarchies européennes, il aura suffi d'attendre l'élection présidentielle et de trouver un homme assez rusé pour s'imposer (avec leur aide, abondamment fournie par le système médiatique) et capable, une fois doté d'une fraîche légitimité d'annihiler en leur nom le Non des Français: la supercherie a parfaitement fonctionné. Restait à faire quelques concessions aux récalcitrants: un plus long délai pour la consultation des parlements nationaux, à la demande des Pays-Bas (et de partis danois); la prolongation pendant dix ans d'un système de pondération des voix qui avantage beaucoup une Pologne qui, elle, s'est bien battue-essuyant des quolibets innombrables: on moqua une phrase de son Président rappelant que, sans l'agression allemande de 1939, la Pologne aurait aujourd'hui quelque vingt millions d'habitants supplémentaires: un pays qui en détruit un autre peut-il, soixante ans plus tard, arguer de sa faiblesse pour le faire taire? Il est vrai que l'habitude est désormais prise de tourner en dérision tout pays qui prétendra s'affirmer...
Il y a quelque chose d'insupportable dans l'actuelle fanfaronnade de M. Sarkozy assurant que "en un mois et demi, il s'est passé plus de choses qu'en deux ans", ce qui est vrai : il s'est passé ceci que la France a été trahie par un ensorceleur qu'elle a pour son malheur placé à sa tête et qui peut désormais parler en son nom. Ceux qui, en votant pour M. Sarkozy ont permis cette supercherie portent une lourde responsabilité devant notre histoire.

J'appelle solennellement tous les Français qui ont dit Non à déjouer les propagandes -d'abord pour eux-mêmes; je les appelle à étudier de près les informations qui filtreront de la prochaine Conférence intergouvernementale et le texte définitif signé à la fin de cette année ; je les appelle à se mobiliser pour exiger que sa ratification soit soumise à référendum; je les appelle à exiger pour la France un statut à tout le moins comparable à celui de la Grande-Bretagne, et des protections pour les droits, les principes et les intérêts de la France et des Français -et d'abord le respect de la démocratie, c'est à dire de la souveraineté populaire, dont on ne voit que trop qu'elle disparaît avec la souveraineté nationale; je les appelle à agir sur les partis ou les solidarités diverses qui peuvent permettre de faire barrage à cette ignominie lors du Congrès qui devra modifier une nouvelle fois notre Constitution; je les appelle à manifester désormais les troisièmes vendredis de chaque mois, à compter du 19 octobre, quelles que soient leurs opinions ou leurs inclinations, pourvu qu'ils soient attachés à la survie de la France comme Nation libre parmi les Nations du monde.

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25/06/2007

Une langue pour l'Europe

Sujet : Quelle langue utiliser ?

La Commission européenne a finalement tranché: après la monnaie unique, l'Union européenne va se doter d'une langue unique, à savoir...le français.
Trois langues étaient en compétition:
- le français (parlé par le plus grand nombre de pays de l'Union)
- l'allemand (parlé par le plus grand nombre d'habitants de l'Union)
- et l'anglais (langue internationale par excellence)

L'anglais a vite été éliminé, pour deux raisons : l'anglais aurait été le cheval de Troie économique des Etats-unis; et les Britanniques ont vu leur influence limitée au profit du couple franco-allemand en raison de leur légendaire réticence à s'impliquer dans la construction européenne.

Le choix a fait l'objet d'un compromis, les Allemands ayant obtenu que l'orthographe du Français, particulièrement délicate à maîtriser, soit réformée, dans le cadre d'un plan de cinq ans, afin d'aboutir à l'Eurofrançais.

1. La première année, tous les accents seront supprimes et les sons actuellement distribues entre ' s ', 'z', 'c', 'k' et 'q' seront repartis entre ' z ' et ' k ', ze ki permettra de zupprimer beaukoup de la konfuzion aktuelle.

2. La deuzieme année, on remplazera le ' ph ' par 'f ze kiaura pour effet de rakourzir un mot komme 'fotograf ' de kelke vingt pourzent.

3. La troizieme année, des modifikations plus draztikes zeront pozibles, notamment ne plus redoubler les lettres ki l'etaient: touz ont auzi admis le prinzip de la zuprezion des ' e ' muets, zourz eternel de konfuzion, en efet, tou kom d'autr letr muet.

4. La katriem ane, les gens zeront devenus rezeptifs a des changements majeurs, tel ke remplazer 'g' zoi par ' ch ', zoi par ' j ', zoipar 'k', zelon les ka, ze ki zimplifira davantach l'ekritur de touz.

5. Duran la zinkiem ane, le ' b ' zera remplaze par le ' p ' et le' v' zera lui auzi apandone, au profi du 'f'. Efidamen, on kagnera ainzi pluzieur touch zu le klafie. Un foi ze plan de zink an achefe, l'ortokraf zera defenu lochik,et les chen pouron ze komprendr et komunike. Le ref de l'Unite kulturel de l'Europ zera defenu realite!

Kro Pizou a fou touz ! A pluz ! On e pa dan la mert !

24/06/2007

L'Europe contre les peuples

Je vous livre le texte de Nicolas Dupont-Aignan au sujet du nouveau traité européen.

"L’accord des 27 dirigeants ce matin à l’aube est un mauvais coup contre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

On assiste à la revanche des fédéralistes européens qui n’avaient pas supporté les NON français et hollandais à la Constitution européenne. Une revanche minutieusement préméditée puisque cette fois-ci tout est fait pour éviter de consulter les peuples. La ficelle est un peu grosse mais la manœuvre est habile.

Tout d’abord les dirigeants européens ont joué la crise pour faire croire à l’opinion que la panne d’Europe était la conséquence des refus français et hollandais alors qu’elle en était au contraire la cause. Ensuite ils ont minoré l’impact du traité le faisant passer pour un simple compromis entre les pays qui ont voté la Constitution et ceux qui l’ont refusé. Enfin, ils en déduisent que cela ne sert donc à rien de consulter les peuples et que les parlements feront bien l’affaire.

La réalité est bien évidemment tout autre. Le traité dit simplifié est une Constitution bis. Il reprend le cœur institutionnel du texte de 2005 qui consacrait l’Europe supranationale.

l’extension du domaine du vote à la majorité qualifiée supprime le droit de veto dans des secteurs clefs (immigration, négociations commerciales, sécurité intérieure etc…) C’est pour la France une catastrophe puisqu’elle est minoritaire dans une Europe à 27. La position de Nicolas Sarkozy est à cet égard incompréhensible. Comment peut-il la veille à Paris menacer les négociations commerciales à l’OMC d’un veto français alors qu’il s’en prive pour toujours le lendemain à Bruxelles ?
la personnalité juridique unique de l’Union et l’intégration de la charte des droits fondamentaux par une référence au traité affirme le super Etat européen (la Grande Bretagne a obtenu une exception)
la règle de la double majorité est acceptée (même si elle ne s’appliquera qu’en 2014 – 2017) et déséquilibre le couple franco allemand plaçant l’Allemagne en position de force au cœur de toutes les majorités.
Les différences entre le nouveau traité et l’ancienne constitution sont superficielles. Le France se targue d’avoir obtenu des avancées. Dans l’article sur les objectifs de l’Union, Nicolas Sarkozy a obtenu de supprimer la référence à la concurrence « libre et non faussée » mais ce principe est maintenu dans les traités existants !

Le Ministre des affaires étrangères perd son titre mais garde ses compétences. Il y a certes un protocole sur les services publics mais comment les sauvera-ton quand on sera mis en minorité au Conseil européen ?

En vérité, la supercherie est bien là. Pour endormir les Français on a supprimé le paquet cadeau et les rubans mais on a gardé le même produit. L’adoption de ce Traite représenterait un pas décisif vers la supranationalité. Cela conduirait un peu plus à la dépossession des peuples de leur souveraineté démocratique. Malgré leur refus ils pourraient en effet se voir appliqué dans de multiples domaines les dispositions législatives.

Pour la France, au modèle social et républicain minoritaire dans l’Europe à 27 cela signifierait la condamnation à mort de son exception et la fin de son indépendance. On ne peut pas comme vient de le faire Nicolas Sarkozy d’un côté se faire élire sur le refus de la pensée unique, la baisse de l’euro, une nouvelle protection aux frontières, et de l’autre côté accepter à Bruxelles les mécanismes des décisions supranationaux qui, nous mettant en minorité, empêcheraient la France de se redresser.

C’est pourquoi, tous ceux qui croient encore possible une autre politique pour notre pays doivent combattre ce texte. Il faut réveiller les peuples, leur expliquer les conséquences pratiques sur leur vie quotidienne. En France j’invite tous ceux qui ont voté NON à la Constitution européenne à se mobiliser pour exiger un référendum. L’UMP n’a pas au Parlement la majorité des 3/5ème lui permettant de faire voter la révision constitutionnelle préalable à l’adoption du traité. Il faut donc faire pression sur chaque Député quel que soit son parti pour lui demander de respecter le peuple en le consultant.

Comment en effet les dirigeants européens peuvent-ils croire sérieusement bâtir l’Europe en maîtrisant à ce point les peuples ? Ce coup de force ne doit pas passer, c’est aussi une question de moral politique. Il faut par ailleurs bien sûr préparer une autre Europe, celle des coopérations projet par projet qui respecte les Nations tout en leur permettant de relever les défis de la mondialisation.

Voilà le bel enjeu des deux prochaines années ! Faire aimer l’Europe en délimitant les frontières, en réformant l’euro, en rédigeant un vrai traité pour une confédération d’Etats nations."

Nicolas Dupont-Aignan

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