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13/07/2007

Ware

Les anglos saxons ont crée un suffixe pour désigner divers composants de l'informatique. Il s'agit de "ware"

On a ainsi:
Le hardware: le matériel
Le software: les logiciels
Le shareware: un logiciel requérant une participation financière
Le freeware: un logiciel gratuit

Les québécois fidèle à leur adaptation de la langue anglaise, ont jugé utile de compléter ce vocabulaire informatique:

- Un écran de veille: un dortware
- Un antivirus: un mouchware
- Un logiciel de classement: un tirware
- Un logiciel de copie: un mirware
- Un logiciel de merde: un suppositware
- Un logiciel de préparation de discours: un oratware
- Un logiciel de nettoyage du disque dur: une baignware
- Un logiciel de vote électronique: un isolware
- Un logiciel de compression de données: un entonware
- Un logiciel pour documents en attente: un purgatware
- Un logiciel très compliqué: un assomware
- Un réseau local d'une entreprise: un coulware
- Un serveur de réseau un abreuware
- Une poubelle windows: un depotware
- Une réunion de responsables informatique: un tupperware
- Une salle informatique non climatisée: une rotissware

Et enfin le plus important dans la conjoncture actuelle:
- Un logiciel d'aide à la demande d'augmentation de salaire: un vatefaireware

Bon allez ……aureware

Le royaume et l'empire (troisième partie)

I) le roi de France est empereur en son royaume

L'homme est un animal social affirmait Aristote, plus précisément, un zoon politicon. L'anthropologie et l'histoire montrent que les formes qui organisent cette dimension politique sont en nombre limité.

La forme la plus répandue est la tribu, le clan, l'ethnie, c'est-à-dire la logique familiale élargie parfois à de très nombreuses populations : aujourd'hui, la nation Allemande peut être conçue comme une ethnie de 80 millions de personnes que peuvent à tout moment rejoindre les ressortissants d'autres Etats s'ils sont d'origine germanique.

La cité est une autre forme d'organisation qui est apparue en Méditerranée: à l'abri d'une muraille et d'un système de lois se développe un marché. Les cités entretiennent un commerce cosmopolite que permettent particulièrement les voies maritimes; c'est pourquoi on les appelle parfois des thalassocraties. De nombreuses cités grecques, phéniciennes, Venise, Gênes, les villes de la ligue hanséatique illustrent ce type dans lequel on peut dans une certaine mesure classer le Portugal, les Pays-Bas ou l'Angleterre à certains moments de leur histoire.

Avec le télécommandement que permet l'écriture sont aussi apparus les Empires. Dans ce cas, le principe organisateur est un Etat appuyé sur des armées et une bureaucratie (les mandarins, le scribe assis des Pharaons, les missi dominici de Charlemagne...). Cet Etat conquérant vise à l'empire du monde et n'a d'autres limites que celles qui s'imposent à lui par la résistance d'une autre entité politique et l'épuisement de ses propres forces. Des Aztèques aux Assyriens, de l'Empire ottoman à l'Empire américain, les exemples sont nombreux.

En dehors de ces trois types, les autres formes d'organisation politiques (comme la théocratie de l'Islam des premiers siècles ou celle de la monarchie pontificale) peuvent être considérées comme des exceptions. La nation française est l'une de ces exceptions. Même si elle a pu servir de modèle à de nombreux mais souvent éphémères Etats-Nations entre la fin du monde féodal chrétien, et la montée du principe des nationalités (c'est-à-dire de l'organisation politique sur une base ethnique) au XIXme siècle.

La nation française n'est ni une ethnie (comme la nation apache ou la Slovaquie) ni une Cité marchande (même si des cités de ce type comme Marseille ou Bordeaux ont pu y prospérer) ni un Empire (car si un Etat en est le fédérateur, cet Etat ne prétend pas à l'empire du monde).

Le fantôme de l'Empire romain hante l'Occident depuis sa chute. C'est à cette figure que se réfèrent Byzance, Charlemagne, la Sainte Russie (ou troisième Rome), le Saint Empire Romain Germanique, les Habsbourg, Napoléon ou le troisième Reich. C'est à César que renvoient Keiser ou Tsar, et aux aigles romaines toutes les aigles qui ornent les blasons impériaux de l'histoire.

Si l'Europe devait être autre chose qu'un marché commun, (au mieux un espace de transactions entre Etats, au pire un marché à exploiter sans entraves pour la finance internationale), ce ne pourrait être qu'un empire. Il suffit de sortir de France et probablement de la Grande Bretagne, pour trouver en Europe les filigranes de la figure du Saint Empire Romain Germanique.

Or la France, par toute son histoire s'est forgée à côté et largement contre l'Empire.

La France a de nombreuses racines, mais elle se constitue lorsque les légistes des premiers capétiens proclament que le roi de France est Empereur en son royaume. C'est à dire que le roi de France revendique la souveraineté sur une partie seulement du monde et refuse toute allégeance à l'Empereur. C'est d'ailleurs parceque les barons et évêques francs ne supporteraient pas d'avoir pour souverain un sujet de l'Empereur qu'est justifiée la mise à l'écart du dernier carolingien et la prise du pouvoir par Hugues Capet.

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Michel Michel sociologue, maître de conférence à l'Université de Grenoble II

12/07/2007

Le "New York Times" appelle au retrait des troupes américaines en Irak

Le Monde


LEMONDE.FR | 09.07.07 | 11h19  •  

Il est temps pour les Etats-Unis de quitter l'Irak, sans plus de délai qu'il n'en faut au Pentagone pour organiser un retrait méthodique." Dès les premières lignes de l'éditorial du New York Times du dimanche 8 juillet intitulé "Le chemin du retour", le ton est donné : l'influent quotidien avait déjà condamné la guerre, mais pour la première fois, il plaide explicitement pour le retrait des troupes américaines, dans un texte cinglant.
Le New York Times explique que "comme beaucoup d'Américains", il a longtemps rejeté cette conclusion, "attendant un signe indiquant que le président Bush essayait sérieusement de sortir les Etats-Unis de ce désastre qu'il avait créé en envahissant l'Irak sans raison valable, malgré une opposition mondiale, et sans plan pour stabiliser le pays par la suite".
Mais depuis, il est "terriblement clair que le projet de M. Bush est de rester sur place tant qu'il sera président et de laisser le fardeau à son successeur. Quelle que soit la cause qui l'a guidé, elle est perdue", écrit le journal qui prévient les Américains : l'Irak, et sa région, "pourrait être encore plus ensanglanté et chaotique après le départ" des troupes. Selon le New York Times, l'argument de George Bush consistant à dire que le retrait mènerait à une guerre civile ne tient pas car "cette guerre fait rage en ce moment même et pourrait mettre des années à s'éteindre. L'Irak pourrait se séparer en plusieurs Républiques, kurde, sunnite et chiite, et les troupes américaines ne vont pas empêcher cela d'arriver".
SE RETIRER EN MOINS DE SIX MOIS N'EST PAS "RÉALISTE"
Le quotidien appelle à une profonde discussion de la nation sur la manière de se retirer et d'affronter ce "défi", estimant qu'accomplir cela en moins de six mois n'est "probablement pas réaliste". Mais "c'est maintenant que la décision politique doit être prise et la date butoir fixée". "Ce pays doit faire des choix, conclut-il. Nous pouvons continuer à laisser M. Bush faire traîner cette guerre sans fin ni but. Ou nous pouvons insister pour que les troupes américaines se retirent aussi vite et sûrement que nous pouvons – en s'efforçant de limiter le plus possible l'extension du chaos."
Cet éditorial est la plus récente manifestation du mécontentement de l'opinion publique américaine face à la situation en Irak, après les défections annoncées ces dernières semaines des sénateurs républicains jusqu'alors fervents partisans de la guerre.
Parallèlement, le Washington Post a annoncé dimanche qu'un rapport préliminaire qui doit être remis la semaine prochaine au Congrès fustige l'incapacité du gouvernement irakien à atteindre les objectifs fixés par l'administration Bush en matière de sécurité et de développement politique.
 Le Monde.fr, avec AFP

Nous faison l'écho d'une demande qui a été peu médiatisées chez nous.

19:42 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Le royaume et l'empire (deuxième partie)

Et puis le contexte a changé. Naguère, présenter l'Europe comme "l'Avenir", un "monde sans frontières" pouvait exciter l'imagination. Mais "l'Avenir" n'est plus ce qu'il était et à l'époque du cocooning et de la quête identitaire, la perte de frontières apparaît plutôt comme une menace.
A l'époque des trente pseudo-glorieuses et sur fond d'idéologie du Progrès, chacun associait "la construction européenne" à une ère de cocagne qui verrait indéfiniment s'élever les courbes du Produit National Brut, la manne bruxelloise assurerait la prospérité de la paysannerie française, et les marchands de toutes sortes devaient tirer des profits inouïs de l'exploitation d'un grand marché homogène. Mais que sont devenus les fantômes de Jean Monnet, jacques Rueff et autres Theillard de Chardin ? Vers la fin des années 70, avec les punks (no future) le club de Rome, l'écologisme, et les crises pétrolières, le mythe du Progrès s'est effondré. A présent, l'optimisme prométhéen semble avoir cessé (les politiciens et la société du spectacle continuent d'agiter les mêmes mots-fétiches, mais le charme n'agit plus et personne n'y croit). Le paysage de l'Europe aujourd'hui, c'est les friches industrielles que de lointaines délocalisations ont laissées là, des campagnes désertifiées (la paysannerie est une espèce en voie de disparition), des "quartiers difficiles" dont les brèves explosions parviennent mal à distraire des chômeurs sans espoir de retrouver ou même de trouver un jour quelque emploi.

On nous présentait l'Europe culturelle comme la synthèse de Goethe plus Shakespeare, plus Molière, plus Caldéron et Goldoni (comme si nous en étions privés auparavant), alors que ce qui se profile en guise de ciment culturel, c'est le Bronx des séries B américaines, le Hip-hop, et les hamburgers.

Il devient d'ailleurs de plus en plus difficile d'identifier géographiquement le projet européen: les critères de Maëstricht pour accéder au club de l'Euro ne sont ni géographiques, ni culturels, ni historiques, mais purement financiers. Déjà, la candidature de la Turquie laissait rêveurs ceux qui voyaient dans l'Europe une sorte de succédané de la Chrétienté...

L'existence du rideau de fer permettait de tracer une frontière qui, pour idéologique qu'elle soit, permettait de s'y retrouver. La fin de la menace communiste, qui était le principal fédérateur externe de cette Europe, brouille les cartes, surtout quand de nombreux lambeaux de l'ex-empire soviétique manifestent leur volonté d'entrer dans la "Maison Europe"...Si la Russie propose de s'associer au conglomérat quel en sera le nouveau fédérateur externe? Le péril jaune ? Certainement pas quand chacun fait sa cour commerciale au grand marché chinois. L'Islam ? Mais c'est au nom de l'Europe que l'opinion internationale a mis en place en Bosnie un Etat Islamique... L'impérialisme américain ? Mais qu'en penserait le noyau dur du fédéralisme européen, les héritiers du Général Stehlin ? (Stehlin ? Si, vous savez, le général d'aviation député M.R.P., C.D.S., ou quelque chose comme ça, qui dénonçait à l'Assemblée les vices des avions fabriqués en France et se révélait appointé par l'industrie aéronautique américaine).

La douloureuse désagrégation de l'Union Soviétique ou de la Fédération Yougoslave a montré que la formation de grands ensembles multiculturels étaient loin de constituer un gage de paix et de stabilité; et d'ailleurs un rapide examen de l'histoire montre que les guerres civiles ne sont pas moins cruelles que les guerres internationales. Le réalisme oblige à s'interroger sur les probables guerres de sécession qu'une Europe aurait à affronter, alors qu'un empire neuf comme les U.S.A. n'a su l'éviter.

Pour autant mon objectif ici n'est pas de faire la liste de tous les motifs de l'euroscepticisme; au contraire, j'ai voulu essayer de comprendre quels pourraient être les véritables fondements d'une Europe enracinée dans son histoire. Cette réflexion m'a amené à constater la position singulière de la France en contrepoint et bien souvent en opposition avec cette tradition européenne.

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Michel Michel, sociologue maître de conférence à l'Université de Grenoble II

11/07/2007

Le royaume et l'empire première partie

Considérations sur l'exception française.



Ah que l'Europe était belle quand au milieu du XXme siècle, elle n'était qu'un test projectif; chacun pouvait la rêver en fonction de ses fantasmes :
- la Paix Perpétuelle dans la lignée "généreusement" pacifiste d'Aristide Briand ("harrrière les canons, harrrière les mitrrailleuses"),
- l'union des forces américano-occidentales contre le péril venu de l'Est, rouge, voire jaune,
- la discrète revanche des vaincus de l'histoire, celle des autonomistes bretons basques, flamands ou alsaciens dont l'identité régionale avait été mise à mal par deux siècles de jacobinisme, celle aussi des épurés d'après 45 qui, quelques années auparavant, avaient plus ou moins cru à la "Nouvelle Europe" rassemblée autour du Reich de mille ans,
- la Sainte Economie Romaine Germanique, c'est-à-dire l'internationale démocrate chrétienne soutenue par Pie XII à l'époque où une conjonction des chefs d'Etat catholiques de culture germaniques dominait l'ouest européen : Adenauer, Robert Schumann (alsacien d'avant 1914), et Gasperri, italien de Trieste, (la vieille tentation du progressisme chrétien: vouloir réaliser l'unité de la Jérusalem céleste par des moyens humains),
- les guelfes comme les gibelins croyaient que l'Europe étaient une façon de réaliser leur antique idéal, tandis qu'idéologues, technocrates et marchands pensaient ainsi se débarrasser des archaïsmes d'une histoire trop complexe pour permettre la réalisation des utopies rationnelles modernes,
- les uns y ont vu une façon de préserver l'identité des vieux peuples de l'ancien continent, les autres une étape dans la réalisation du "village planétaire". L'Europe devait nous débarrasser du poids d'un Etat bureaucratique pour les libéraux, elle incarnerait l'Internationale socialiste pour les sociaux-démocrates, elle permettrait de mettre les écoles libres au même rang que l'école laïque pour les héritiers du M.R.P., tandis que pour les héritiers de la philosophie des Lumières, elle réaliserait enfin une cité rationnellement fondée sur le contrat...

Hélas, en s'incarnant le rêve perd son prestige; l'euroscepticisme se développe en conséquence et la belle Europe que Zeus transformé en taureau avait enlevée des rivages d'Asie, accouche d'une étrange vache folle.

Aujourd'hui que les institutions européennes commencent à peser sur les Européens, les contradictions se manifestent (non, les intérêts des producteurs de fruits de la Drôme ne sont pas forcément complémentaires de ceux de l'Andalousie !) et l'on se rend compte que tout le monde ne peut se retrouver gagnant dans ce processus. L'Europe ne semble plus aussi clairement que naguère un gage de paix et de prospérité. Au XIXme siècle, le Royaume de Naples possédait une économie diversifiée. Le risorgimento a ruiné l'artisanat et l'industrie locale et a réduit l'Italie du sud à une réserve de main d'oeuvre destinée à l'émigration. Après tout, la Norvège ou la Suisse ne semblent pas s'effondrer économiquement, et il est permis de se demander si ces pays n'ont pas fait un bon choix en refusant de s'aliéner.

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Michel Michel sociologue, maître de conférence à l'Université de Grenoble II