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30/07/2007

Un mensonge démystifié

Nous vous faisons parvenir un peu tard (mais mieux vaut tard que jamais) l'excellent texte de Jean-Yves Crevel.


Il est communément admis que l’Europe aurait été initiée pour éviter les guerres. On répète ensuite inlassablement la « vérité » révélée : L’EUROPE, C’EST LA PAIX.

En réalité, ceci n’est que la mise en pratique des théories de conditionnement des masses imaginées par Georges Orwell dans 1984 : « La guerre, c’est la paix » ou encore : « La liberté, c’est l’esclavage ».

Petits rappels historiques

L’Europe n’a jamais été faite pour consolider la paix, encore moins pour faire contrepoids aux U.S.A.

Politiquement, les U.S.A. ont imposé politiquement la mise en route de la « construction européenne » par un simple marchandage : Vous faites une union occidentale - qui à l’époque était prévue par tous les états-majors devenir le champ de bataille d’un affrontement Est-ouest (notez qu’on est loin de l’objectif de paix qu’on apprend à nos enfants) - sinon nous arrêtons les crédits de reconstruction du plan Marshall.

Pratiquement, la CECA puis le traité de Rome ont été initiés par les services secrets américains qui ont enrôlé comme de simples exécutants aux ordres d’une puissance étrangère ceux qu’on devrait appeler avec respect « les pères fondateurs de l’Europe ». Ceci est tout à fait officiellement révélé par la déclassification des documents de l’OSS, ancêtre de la CIA.

L’Europe était donc initialement conçue dans le cadre de la stratégie américaine de domination mondiale, domination qui prévoit aussi bien des phases pacifiques que guerrières. La communauté européenne devait et doit encore coller à l’OTAN de façon à ce que le conflit contre le bloc de l’est puisse être circonscris en Europe et éviter le territoire sanctuarisé des Etats-Unis.

Beaucoup estimaient devoir accepter cette vassalisation comme un moindre mal : Considérant le bloc communiste comme l’agresseur potentiel, ils estimaient logique de devoir s’unir pour se défendre. Mais ce raisonnement s’est effondré en même temps que le mur de Berlin. C’est dès 1989 que l’Union européenne a révélé ce qu’elle était réellement : Le pendant politique et économique indispensable à la manœuvre d’encerclement de la Russie par l’OTAN. D’où l’accélération subite du processus avec le traité de Maastricht, puis d’Amsterdam, l’élargissement précipité à l’Est rendu possible par l’enterrement discret des critères de convergences, censés préserver la cohérence économique de l’ensemble.

Aujourd’hui, facteur de guerre ou de paix ?

On nous dit que grâce à l’UE, l’Europe n’a pas connu de guerre, en même temps que nous sommes en guerre contre le terrorisme, que nous vivons le choc des civilisations, où s’affronteraient des blocs continentaux selon un découpage géographique de « civilisations » antagonistes. Que de contradictions ! D’autant que pour les besoins de la cause on s’en affranchit si nécessaire, comme pour Chypre et la Turquie qui doivent être en Europe bien qu’étant géographiquement en Asie mineure. La récente prise de position de Benoît XVI en faveur de l’entrée de la Turquie dans l’UE chrétienne en dit long sur ces entorses à la règle.

L’Union européenne a besoin de conditionner les esprits au point de convaincre les peuples d’une chose et de son contraire, comme de la nécessité de faire la guerre pour être en paix. C’est un concept parfaitement orwellien : L’Europe est le pendant d’une manœuvre guerrière + L’Europe, c’est la paix = La guerre, c’est la paix[1].

Et demain ?

C’est dans cette confusion mentale savamment orchestrée qu’avec la bénédiction de l’Union, les Polonais et les Tchèques autorisent les U.SA. à déployer le bouclier anti-missiles dirigé vers la Russie, pour protéger l’Europe des missiles iraniens qui n’existent pas.

Comme le souligne Vladimir Poutine, il y a une nouveauté de taille : Pour la première fois, l’arsenal nucléaire U.S. qui va être installé sur le sol européen sera commandé directement par le Pentagone, et « fonctionnera en liaison automatique avec le dispositif nucléaire aux Etats-Unis. » Difficile de parler d’Europe-puissance... « Les 27 mercenaires » me semblerait être une appellation plus pertinente.

La mission des médias européens consiste à mettre en avant le caractère défensif du nouvel arsenal et implicitement l’idée que les Etats-Unis dans leur grande générosité se préoccupent ainsi de sanctuariser l’Europe autant que l’Amérique.

Autre son de cloche du côté de l’atlantique où l’électeur-contribuable-patriote tient avant tout à un meilleur retour sur investissement qu’en Irak : On explique donc là-bas que la défense anti-missiles est une arme de première attaque. Des analystes militaires américains autorisés la décrivent ainsi : « Non seulement un bouclier, mais une habilitation à l’action ». Elle « facilitera une application plus efficace de la puissance militaire des Etats-Unis à l’étranger ». « En isolant le pays des représailles, la défense anti-missiles garantira la capacité et la disponibilité des Etats-Unis à « modeler » l’environnement dans d’autres régions du monde ». « La défense anti-missiles ne sert pas à protéger l’Amérique. C’est un outil visant à la domination mondiale ».

« La défense anti-missiles sert à conserver la capacité américaine d’exercer son pouvoir à l’étranger. Elle ne concerne pas la défense : c’est une arme d’offensive et c’est pour cela que nous en avons besoin ». [2]

La réponse russe au déploiement d’un tel arsenal était inévitable : Puisque les Américains - qui, déjà, ne respectent pas le traité sur les armements conventionnels en accumulant du matériel militaire en Bulgarie et en Roumanie - prennent maintenant la Russie pour cible, les Russes se doivent d’avoir une réponse militaire appropriée. Ce faisant, l’armement occidental qui au départ ne servait à rien à maintenant sa raison d’être.

Jean-Yves Crevel

15:29 Publié dans Amis | Lien permanent | Commentaires (0)

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