25/08/2007
Qu’allons-nous faire dans cette galère ?
Un article fort intéressant publié chez Voxnr.
Pro Kurdes, le bon docteur Kouchner avait en 2002 et en 2003 appelé de ses vœux la guerre unilatérale de l’Amérique de M. Bush contre un Irak désarmé et exsangue, meurtri par douze années d’embargo. IL y a quelque mois encore, il préconisait de la même façon, avec son complice Bernard-Henri Lévi, le recours à la force pour régler la crise du Darfour. C’est ce pompier pyromane que l’Élysée dépêche aujourd’hui à Bagdad pour impliquer la France dans un conflit où elle n’a que faire. Sauf à complaire aux desiderata de la Maison-Blanche !
Nous allons prendre le relais ! Le lundi 21 août la presse française fort peu critique et par conséquence très peu lucide (elle exprime des opinions, mais lesquelles ?) est unanime pour annoncer que super-Kouchner, ministre d’un hyperprésident, en bon docteur Diafoirus au chevet de toutes les crises (Liban, Darfour, Irak maintenant) « est là [à Bagdad] pour aider les Américains à sortir du bourbier irakien… Le retour de la France en Irak est donc une nouvelle manifestation du volontarisme dont M. Sarkozy a fait la clé de son action. Le pari, en Irak, est encore plus audacieux qu'ailleurs. Mais il vaut d'être tenté (Le Monde)». Reste qu’ « Aux yeux des responsables irakiens, comme sans doute des autorités américaines et britanniques, la venue de Bernard Kouchner sonne comme une offre de services, un signal de disponibilité. À saisir » (Lacroix).
Seule fausse note, Jean-Pierre Chevènement qualifiant cette visite surprise de « voyage à Canossa ». Car en plaidant pour le renforcement du rôle de l’Onu et son retour en Irak après la mort de Sergio de Mello*, M. Kouchner entre de plein pied dans le jeu américain qui vise à se défausser sur l’Onu et ses alliés du fardeau irakien. Une façon de faire rentrer par la grande porte les ex-membres de la coalition qui s’étaient défilés les uns après les autres, Espagnols, Danois, Italiens, Polonais, Japonais… sans oublier les Canadiens qui, eux, ne sont jamais allés en Irak s’étant désolidarisés dès l’origine de cette aventure sordide. Un fait singulièrement oublié par une presse serve, particulièrement pour ce qui est des dossiers proche-orientaux. Une presse qui trouve du « panache… à cette mission impossible » laquelle confère une « vraie visibilité » - faut-il entendre par là qu’auparavant le transfuge socialiste n’était pas vraiment pris au sérieux ? - à un « M. Kouchner, défenseur de la cause kurde, un des rares politiques français à avoir souhaité le renversement de Saddam Hussein » (Le Midi Libre ). Il est aussi vrai que l’on ne saurait manquer d’établir une relation de cause à effet entre le pique-nique hamburgers/hotdogs à Wolfeboro (New Hampshire) et le voyage cheveu sur la soupe du dit ministre envoyé au charbon. Demeure une seule question : qu’allons-nous faire dans cette galère ?
En vérité, nous le savons bien ! Nous allons ramasser les plâtres et perdre ce qui nous restait du crédit patiemment acquis depuis un certain 3 juin 1967 et l’embargo sur les armes à destination du Levant décrété par De Gaulle. Un acte de courage politique annoncé dans son principe par le discours de Phnom Pen le 1er septembre 1966 et dont le dernier écho s’entendra dans l’intervention historique de Dominique de Villepin au Conseil de Sécurité le 14 février 2003 ! Maintenant, la France rentre dans le rang en redevenant le satellite qu’elle n’aurait jamais du cesser d’être.
Mercredi, 22 Août 2007
Jean-Michel Vernochet
* Le brésilien Sergio Vieira de Mello trouve la mort dans l’attentat perpétré le 19 août 2003 contre l’Hôtel Canal qui abritait le QG des NU en Irak. Il faut attendre le 10 août 2007 pour que le Conseil de Sécurit décide, sous la discrète pression de la Maison-Blanche, d’un renforcement de son rôle en Irak par le truchement de sa Mission d'Assistance (MANUI). Autant dire que Washington tente de se défausser de son jeu pourri et d’internationaliser la « gestion » de la crise irakienne afin de se ménager sa propre porte de sortie.
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14/08/2007
La faillite totale de la PAC
Pénurie des matières premières alimentaires : La faillite totale de la PAC
La population de l’Europe entière va découvrir au retour de vacances une situation qu’elle n’imaginait pas : la pénurie de produits agricoles.
Les réformes successives de la Politique Agricole Commune (PAC) ont provoqué ce résultat incroyable : l’approvisionnement de notre marché alimentaire et le prix des productions agricoles sont maintenant déterminés par le libre marché. C’est lui seul qui va s’occuper de ce bien vital qu’est la nourriture !
Puisque le marché des céréales et des oléagineux ne répond plus à la demande il flambe. La Commission ayant vendu depuis la fin du printemps quasiment tous ses stocks qui lui permettaient de réguler l’offre et de garantir l’approvisionnement des populations, nous assistons maintenant à une ruée des spéculateurs et des fonds de pension qui viennent nourrir leurs profits sur les marchés à terme.
La production agricole de l’UE est déstabilisée, les agriculteurs assommés de contraintes. Sommés de limiter leurs productions puis de disparaître pour cause d’excédents, les producteurs de lait sont excédés et renâclent pour continuer de produire à perte. Il est bien temps pour la Commission d’envisager d’attribuer des quotas supplémentaires.
Aujourd’hui la CR se félicite de la remontée du prix des céréales qui est maintenant proche de leurs coûts de production et qui ne fait que retrouver ses niveaux d’il y a vingt ans. Par contre elle s’inquiète des dégâts que cette situation risque de provoquer sur les autres secteurs de l’agriculture embarquée dans le navire fantôme d’une PAC vidée de son contenu.
Il est urgent de construire « la PAC du XXIe siècle », afin de rétablir la stabilité des marchés alimentaires, régulés par une vraie gestion des grandes productions et de garantir un juste revenu aux agriculteurs. Cela ne sera possible que si l’agriculture sort du cadre de l’OMC
Coordination rurale
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13/08/2007
Pauvre constitution!
Valeurs Actuelles n° 3689 paru le 10 Août 2007
France
Par Paul-Marie Coûteaux écrivain, député français au parlement européen
Des révisions incessantes exigées par la superposition à l’État national d’un État européen qui prime sur lui.
Notre Constitution atteint le demi-siècle ; curieusement, nous la célébrons en la modifiant, chose devenue courante depuis quinze ans – alors qu’elle ne le fut guère entre 1962 et 1992. De cette instabilité constitutionnelle, la cause est évidente : la superposition à l’État national d’un autre État auquel il faut conformer nos textes fondamentaux. En 1992, on révisa pour ratifier le traité de Maastricht ; puis vint celui d’Amsterdam, puis la Constitution Giscard ; la réforme de 2008 s’inscrit doublement dans cette logique.
D’une part, on voit bien que l’essentiel du débat constitutionnel en cours porte sur cette anomalie, la coïncidence du domaine présidentiel et celui du “chef du gouvernement” : tel Chirac fixant pour objectifs de son quinquennat la lutte contre le cancer et les accidents de la route, M. Sarkozy a l’allure d’un premier ministre entreprenant, lançant un programme Alzheimer, recevant en personne tous les syndicats imaginables, désacralisant à toute occasion la fonction présidentielle, au point que c’est elle qui paraît superflue, non celle de premier ministre, le titulaire du poste devenant, dans l’ombre, une sorte de “recours” d’un président courant après toutes les balles. Et quand la France obtient un succès diplomatique, comme le fut selon les actuelles apparences la libération d’infirmières bulgares, le ministre des Affaires étrangères doit préciser que «ce n’est pas un succès franco-français [sic !], mais d’abord européen». Les grandes choses ne relevant plus du seul niveau national, c’est bien le détenteur d’une souveraineté désormais évanouie dont le siège est vide – dans le fond comme, et combien !, dans la forme.
D’autre part, il faut modifier la Constitution pour permettre la ratification du “traité simplifié” dont les grandes lignes ont été arrêtées lors du sommet de Bruxelles du 23 juin, véritable “Constitution Giscard bis” allégée de dispositions déjà adoptées et donc superflues – tel le fameux drapeau étoilé. Comme nous l’avions annoncé dans ces colonnes avant sa tenue (Valeurs actuelles du 22 juin) et comme s’en émerveillait dès le lendemain le très fédéraliste M. Bourlanges, « Toute la Constitution est là ! Il n’y manque rien ! » (France Culture, Esprit public du 24 juin)… Quelques jours après que s’est prononcé le tant redouté peuple français, qui avait ouvert le 29 mai 2005 la “crise européenne”, la nouvelle Constitution reprend l’essentiel de la précédente, à commencer justement par un président de l’Union ; bénéficiant d’un mandat porté de six mois à deux ans et demi, renouvelable, et surtout indépendant de tout État, doté d’un secrétariat, puis d’un cabinet : ce sera lui le vrai président. Il sera assisté d’un haut représentant, « ministre des relations extérieures sans le nom » (de l’aveu même de M. Sarkozy) doté d’un “service diplomatique” – les quelque 120 actuels “bureaux de l’Union” à l’étranger étant rebaptisées “ambassades”, leurs agents bénéficiant des privilèges diplomatiques. Quant à la référence à l’Otan, elle peut disparaître puisque le nouveau texte renvoie au traité de Maastricht, dont le titre V fixait que « Les États veillent à la conformité de leurs politiques avec les positions communes » (art. J-2), précisant que celles-ci seront compatibles avec « les cadres de l’Otan ». À la “PESC” (Politique étrangère et de sécurité commune), il manquait un instrument : le voici.
Tout y est, et d’abord la personnalité juridique, point cardinal qui à lui seul permet de parler de “Constitution” puisqu’il crée un nouvel État qui sera reconnu comme tel sur la scène internationale ; de surcroît, la compétence de l’Union concernera quelque soixante-dix domaines – manquent encore la culture, l’éducation, schéma fédéral classique, d’autant que le compromis de Luxembourg permettant à un État d’invoquer ses intérêts vitaux n’apparaît plus : une décision adoptée à la majorité s’appliquera dans tous les cas, et même un État qui n’y est pas favorable devra la mettre en œuvre sous peine de sanctions. S’ajoute la Charte des droits fondamentaux, dont les dispositions s’appliqueront de droit (sauf pour la Grande-Bretagne et la Pologne, jouissant de dérogations), permettant à tout citoyen de saisir la Cour européenne des droits de l’homme aux fins de condamner un État pour non-respect de principes très généraux –tel celui de l’égalité, invoqué par exemple pour reconnaître l’homoparentalité, ou le mariage homosexuel.
Le toilettage de la pauvre Constitution de 1958 devient anecdotique au regard du débat européen – et n’a sans doute pas d’autre but que de le masquer. M. Sarkozy se sert de “l’ouverture” pour emporter l’adhésion d’une gauche qui pourrait lui faire barrage en Congrès en demandant un référendum. Il est vrai que le dépassement de la nation est justement celui de la souveraineté populaire, donc de la démocratie…
Paul-Marie Coûteaux
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12/08/2007
Bilan de l'Europe
Nous vous invitons à examiner le bilan chiffré de L'union européenne, dressé par les Manants du roi: http://www.lesmanantsduroi.com/40_europe/1071055.pdf
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04/08/2007
Non à la subsidiarité
Il n'est pas sain pour un gouvernement soit disant national, élu par la nation de noyer son pouvoir de décision et la puissance de la nation au sein d'une entité que la nation ne contrôle pas. Le principe de subsidiarité n'est pas autre chose que la délégation, pour ne pas dire l'abdication des pouvoirs.
L'Europe, oui, à une seule condition, que la France garde sa liberté économique, politique, militaire, sociale budgétaire etc... Donc, plus d'Europe Bruxelles ou de Francfort, mais une Europe de libre associations d'Etats dans un but précis et commun. A chaque projet, son Europe, et non pas une Europe comme seul projet.
Il y a au sein des européistes convaincus une confusion entre la fin et les moyens.
La fin c'est la prospérité et la paix. Le moyen, on a cru que c'était l'Europe. Pour ce qui est de la paix, on peut plutôt dire merci à l'histoire de nous avoir concocté une guerre froide qui nous a imposé la paix durant quarante ans, ce qui nous a permis de la construire à plus long terme. L'Europe institutionnelle n'y est pour rien. Pour ce qui est de la prospérité, je pense que l'on pourrait poser la question aux ouvrières d'Arena et de toutes les autres sociétés qui délocalisent, ainsi qu'aux millions de chômeurs et de nos entreprises prisonniers d'une politique d'Euro fort.
On a inversé les rôles des fins et des moyens, et aujourd'hui, c'est l'Europe politique qui est devenue une fin en soi, on ne sait plus trop pourquoi. Sans doute parceque'elle a échoué en tant que moyen.
Le Téméraire
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