19/02/2010
Les Français n'ont jamais autant regretté le franc
Selon un sondage Ifop pour Paris Match, 69% des Français éprouvent une grande nostalgie pour le franc.
L'euro est-il un bouc émissaire en ces temps de crise ? Près de 69% des Français disent regretter le franc, selon un sondage Ifop pour Paris Match publié ce mardi. Surtout, 47% des personnes interrogées disent le regretter «beaucoup», 22% le regrettent «un peu» et 31% «pas du tout». La nostalgie n'a jamais été aussi forte depuis l'introduction de l'euro, le 1er janvier 2009. En février 2002, seuls 39% regrettaient le franc, et en juin 2005, 61%, selon les sondages Ifop.
S'il existe un clivage homme-femme, ces dernières étant plus nombreuses à regretter la monnaie nationale, le regret du franc évolue en fonction du niveau d'étude. Le regret du franc est plus présent chez les sans diplômes (81%), que chez les titulaires d'un diplôme du supérieur (37%), de même que chez les non-bacheliers (78%) que chez les bac +2 (49%).
«Les catégories populaires essuient en première ligne les difficultés économiques, le chômage très présent… bref, l'angoisse sociale est très forte, ce qui explique en partie ce rejet de l'euro», selon Frédéric Dabi, co-auteur de l'étude. Mais attention, «il ne s'agit pas vraiment d'un rejet de l'euro, plutôt de la nostalgie d'un âge d'or», précise-t-il. «La fin des années 90 a été marquée par une forte croissance que l'on a pas connu depuis.»
L'euro porte également toujours son péché originel, à savoir les soupçons de hausses des prix consécutives à l'introduction de la monnaie unique dans les commerces. «L'euro joue le rôle d'un marqueur du début de la dégradation de la situation des Français», relève le sondeur. Les Français ne rejettent toutefois pas complètement la monnaie unique et «sont plutôt satisfait de son rôle protecteur au niveau macroéconomique», nuance-t-il.
Toujours est-il que les Français devront dire adieu définitivement au franc le 17 février prochain, date limite pour échanger ses derniers billets à la Banque de France.
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22/01/2010
Jospin n'a rien appris
Carnet de Jean-Pierre Chevènement
Sur le livre de Lionel Jospin
Certains m’interrogent sur le dernier livre de Lionel Jospin qui n’est pas avare de méchancetés à mon égard. Faut-il même y répondre ? J’ai hésité. Mais comme dit le proverbe « Qui ne dit mot, consent ».
Ce qui m’a le plus intéressé, à vrai dire, dans ce livre c’est l’histoire des choix tactiques et des conflits d’appareil qu’il éclaire d’une vive lumière, s’agissant de l’histoire interne du Parti socialiste sur la période 1988-92 notamment. Ce qui me frappe le plus c’est l’absence de réflexion stratégique sur trente ans d’histoire de la gauche.
Dans ce livre il n’est presque jamais question de la France. Elle disparaît. Elle est comme happée par « l’Europe » que l’ancien Premier ministre a acceptée comme le choix directeur qui commandait tous les autres, même s’il confesse, au passage, « l’insuffisance de ses contenus sociaux » et son « libéralisme excessif » (p. 178). Pour procéder à un véritable examen de conscience, Lionel Jospin aurait dû se poser quelques questions : quand a-t-il cherché à corriger ce libéralisme excessif ? En disant « non au non » au traité de Maastricht ? En signant le pacte dit « de croissance et de stabilité », en 1997 ? En organisant la libéralisation des services publics, lors des sommets de Lisbonne (2000) et de Barcelone (2002) ? Ou encore en cautionnant l’idée d’une Constitution européenne en 2000, pour laquelle il fera campagne en 2005 ?
Je partage avec Lionel Jospin le constat que la période était difficile avec Reagan au pouvoir aux Etats-Unis et Thatcher en Grande-Bretagne, mais la France devait-elle se résigner à importer le modèle néolibéral sur le continent, avec la déréglementation financière et l’institution d’une Banque Centrale européenne indépendante, véritable « Buba bis » ? La France n’avait-elle plus rien à dire d’original ? Le rôle de la gauche française n’eût-il pas été de chercher un compromis dynamique avec l’environnement extérieur, en portant un projet républicain moderne, plutôt que de donner les clés de la maison aux oligarchies financières ? Il y avait historiquement une belle place à prendre pour la France entre le communisme sénescent et l’ultralibéralisme néoconservateur. Et qu’on ne nous rebatte pas les oreilles avec « la seule politique possible ». On voit où elle nous a conduits.
Lionel Jospin justifie rétrospectivement la formule qu’il a employée, en mars 1983, de « parenthèse libérale ». « Cette évocation de la parenthèse, écrit-il, était une façon [pour lui] d’accepter et de faire accepter le changement. D’ailleurs elle ne sera pas si mal comprise, puisqu’il n’y aura pas de désarroi chez nos militants »… (p. 100). Curieusement, dans une interview au Monde du 8 janvier 2010, Lionel Jospin, sentant sans doute la faiblesse de son argument, n’hésite pas à écrire : « D’une certains façon, mon gouvernement, en 1997, a refermé « la parenthèse », en conciliant croissance et respect des équilibres, réduction massive du chômage et réalisme économique ». On croit rêver : Lionel Jospin aurait fermé le cycle du social libéralisme !
Pour le reste, ce livre fonctionne comme un disque rayé.
Le 21 avril ne serait l’effet que de la méchanceté de Jacques Chirac, de la volonté d’apparaître de Christiane Taubira, et de l’ambition chimérique de Jean-Pierre Chevènement, comme si l’idée d’un projet républicain moderne était une chimère !
N’était-il pas légitime que je fusse candidat, au nom du Mouvement des Citoyens, composante parmi d’autres de la « gauche plurielle », pour redresser le cours des choses, dès lors que les idées que je portais avaient été marginalisées au sein du gouvernement ?
Et pas seulement sur l’affaire corse, au cœur de mes compétences ministérielles, mais sur bien d’autres sujets (Europe, politique industrielle, bombardements sur la Yougoslavie, etc.). Fallait-il, après que le gouvernement tout entier – et pas seulement moi – eût été mis devant le fait accompli sur l’octroi de compétences législatives à la Corse, que je renie près de quarante ans de combats politiques ?
Lionel Jospin semble découvrir que la gauche a plus de chances unie que divisée. Mais qu’a-t-il fait pour éviter qu’elle se divise ? Il lui eut fallu peu de choses pour convaincre Christiane Taubira de se retirer. Seule sa conviction d’être présent, en tout état de cause, au deuxième tour, l’y a fait renoncer. A-t-il même réfléchi aux raisons pour lesquelles cette division s’est produite ?
Lionel Jospin ne s’interroge pas sur les causes profondes de la défaite de 2002 : l’éloignement des couches populaires d’abord. Pourquoi 11 % seulement des ouvriers ont-ils voté pour lui le 21 avril 2002 ? Ce n’est quand même pas la faute de Chevènement ! Et pas davantage ne s’attarde-t-il sur la montée de l’extrême-droite et de l’abstentionnisme.
Chaque fois qu’il évoque ma personne, Lionel Jospin est rarement à court d’une insinuation malveillante. Qu’il s’agisse de la guerre d’Algérie, où reprenant une perfide antienne, il m’impute de « n’avoir pas fait les mêmes choix [que lui] pendant la guerre d’Algérie » (p.32). La seule différence, à ma connaissance, est qu’il a fait son service militaire en Allemagne et moi en Algérie, où j’ai pris, après la dissolution des SAS (sections administratives spécialisées, lointaines héritières des « bureaux arabes »), plus de risques que lui à combattre l’OAS. A vingt ans, j’étais membre de l’Amicale de l’UNEF de Sciences Po.
De même sur les fournitures d’armes à l’Irak à l’automne 1983 (p. 132). J’aurais eu quelque peine à les favoriser, n’étant plus au gouvernement depuis six mois !
Ou encore, s’agissant de la solution de la « querelle scolaire », où je n’aurais fait que mettre en œuvre les « dispositions simples et pratiques » arrêtées par lui-même et par le Président de la République, « en plein accord et presque seuls » (p. 104). Il faut apparemment me réduire au rôle de simple exécutant pour que Lionel Jospin puisse seul marquer le terrain de l’Education, où son inspiration ne rejoint pas la mienne.
Laissons là ces petitesses. Lionel Jospin, bien que manquant d’une grande vision politique, a été un bon Premier ministre. Je ne reviendrai pas sur ce débat rétrospectif. Au fond je n’ai rien à retirer de ce que j’ai écrit sur ce sujet dans « Défis Républicains » (Fayard, 2004) particulièrement dans les chapitres 12 (« le pari de la gauche plurielle ») et 16 (« l’échec de la gauche plurielle »). Je fais confiance à la sagacité des historiens et à la raison des militants.
La vérité est que Lionel Jospin et moi-même portions des conceptions politiques différentes. J’ai cherché à servir son gouvernement tout en servant la République. Je n’étais pas pour autant devenu son féal.
Un peu moins d’orgueil de sa part permettrait au Parti socialiste et à la gauche de faire l’autocritique d’une dérive libérale et européiste avec laquelle il faut rompre impérativement. L’incapacité de Lionel Jospin à se remettre en cause pèse comme un couvercle sur le cerveau d’une gauche à laquelle échappe encore le fin mot de son histoire. Elle n’aide pas non plus la France à sortir du terrible piège dans lequel elle a été enfermée par la myopie de ses élites.
Jean-Pierre Chevenement le Vendredi 22 Janvier 2010
20:15 Publié dans Amis | Lien permanent | Commentaires (0)
17/01/2010
Conférence sur le curé d'Ars
Le Centre Lesdiguières
vous invite à la conférence de Monsieur l’Abbé
Jean-Paul TREZIERES
de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre
Chanoine de la Collégiale Saint André
sur
« Entre pauvreté et sainteté
Saint Jean-Marie VIANNEY
curé d’Ars, ambassadeur des prêtres »
Dans sa longue histoire l’Eglise a connu de nombreuses crises ; l’Esprit a toujours suscité des saints pour relever le défi. Pour clore le 150e anniversaire de la mort du curé d’Ars, une réflexion sur l’oeuvre de rechristianisation au lendemain de la révolution française par les humbles moyens d’un curé d’une paroisse de 200 habitants.
lundi 25 janvier 2010 à 20 h. - salle du 1er étage –
10 place Lavalette, 38000 Grenoble
(Tram : arrêt «Notre-Dame »).
La conférence sera suivie d’un buffet convivial
(Participation aux frais)
Centre Lesdiguières - 6, rue Berthe de Boissieux - 38000 - Grenoble
19:34 Publié dans Conférences | Lien permanent | Commentaires (0)
12/12/2009
Le « grand emprunt » et le solaire photovoltaïque : un même poids, deux mesures
On ne peut s’empêcher de rapprocher deux domaines où il est question d’endettement à long terme de la collectivité nationale : le « grand emprunt » et les engagements d’achat pendant 20 ans de l’électricité photovoltaïque. Ces deux domaines sont à peu près d’un même poids, mais « pèsent » de façon fort différente dans le débat politique.
Un même poids :
· le grand emprunt voulu par le Président de la République sera probablement de 35 milliards ;
· les engagements d’achat de l’électricité photovoltaïque produite par les installations réalisées d’ici la fin 2012 engageront selon toute vraisemblance une somme équivalente, voire supérieure.[1]
Deux mesures :
· le grand emprunt a mobilisé deux anciens premiers ministres et a été largement débattu sur la place publique et au Parlement ;
· le tarif d’achat et sa garantie pendant 20 ans ont été mis au point en catimini, sans cesse adapté aux demandes du Syndicat des Energies Renouvelables, sans aucun débat public ni même au Parlement.
Le fait que le grand emprunt « endette » tous les contribuables et l’achat du solaire photovoltaïque les consommateurs d’électricité ne change rien à l’affaire : c’est bel et bien la collectivité nationale qui est endettée dans les deux cas.
Sauvons le Climat tire à nouveau la sonnette d’alarme (voir son communiqué du 25 septembre 2009 : « solaire photovoltaïque – réorientez les aides » et un communiqué à venir sur les ENR photovoltaïque et l’exemple allemand ). Tant que les quantités d’électricité en cause étaient limitées (le Grenelle de l’environnement prévoyait 1,4 MWc d’ici 2015, représentant un endettement de 10 milliards ce qui était déjà important), on pouvait estimer que cela relevait de la responsabilité de l’exécutif, au même titre que la programmation pluriannuelle des investissements dans les secteurs de l’énergie. Mais la bulle spéculative actuelle, qui a déjà sévi en Espagne et en Allemagne et a obligé ces pays à plafonner les nouveaux engagements, exige une nouvelle approche et un débat à la hauteur des enjeux.
Sauvons le Climat rappelle qu’il a toujours soutenu la filière solaire photovoltaïque, mais en privilégiant la recherche et le développement plutôt que des investissements massifs[2]. Il recommande très fortement la suppression de l’obligation d’achat et son remplacement par un système de subvention au kWh consommé par le producteur. afin d’éviter la création d’une bulle spéculative qui ne peut que nuire au développement harmonieux de cette filière et afin de développer les utilisations directes et locales du courant continu fourni par les panneaux photovoltaïques.
[1] A la mi 2009, les demandes de raccordement d’installations de plus de 3 kWc représentaient 1800 MWc ; on peut admettre qu’il s’agît pour l’essentiel d’installations avec intégration simplifiée au bâti – toitures d’installations agricoles ou commerciales par exemple – bénéficiant d’un tarif d’achat de 450 €/MWh garanti pendant 20 ans, soit un surcoût d’au moins 350 €/MWh. Etant donné que chaque kWc installé produira un minimum de 1,2 MWh par an, soit 24 MWh en 20 ans, la « dette de la collectivité » se monte à 8400 € par kWc installé. Les 1800 MWc ayant fait l’objet de demandes à mi 2009 représenteraient une dette de la collectivité de 15 milliards. Il suffirait que 4000 MWc soient installés d’ici fin 2012 pour que la dette de la collectivité atteigne 35 milliards. Or, à ce jour, il n’existe aucun mécanisme (si ce n’est les files d’attente de raccordement au réseau) pour empêcher la formation d’une « bulle » photovoltaïque qui pourrait largement dépasser ces 4000 MWc.
[2] Ceux-ci, en l’état actuel de notre industrie, allant en très grande majorité à des producteurs allemands et chinois.
18:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)
27/11/2009
Conférénce économique
Le Centre Lesdiguières
vous invite lundi 26 octobre 2009 à 20 h.
à la conférence de
Jean-Christophe Lévêque
"Quelle pensée économique après la crise?"
Chaque crise économique a provoqué un bouleversement de la pensée économique. La crise des années 30 entraîne la fin de l'école néo-libérale, la crise des années 70, la fin des keynésiennes.La crise des "sub-primes" entraînera-t'elle la fin de l' "ultra-libéralisme"? De nouveaux concepts économiques ne sont-ils pas en train de prendre forme?
Jean-Christophe Lévêque, responsable du rassemblement pour l'Indépendance de la France dans l'Isère, auteurde "L'Europe qui sombre" aux éditions Arnaud Fraenel présentera quelques pistes de réflexion, parmi les principales écoles de pensée économique qui sont en train d'émerger en cette période de sortie de crise.
Lundi 30 novembre 2009 à 20 H.
ATTENTION ! NOUVELLE ADRESSE
salle 1er étage - 10 place Lavalette, 38000 Grenoble
(Tram arrêt : «Notre-Dame »).
salle 1er étage - 10 place Lavalette, 38000 Grenoble
(Tram arrêt : «Notre-Dame »).
La conférence sera suivie d’un buffet convivial
(Participation aux frais)
Centre Lesdiguières - 6, rue Berthe de Boissieux - 38000 - Grenoble
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