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12/12/2009

Le « grand emprunt » et le solaire photovoltaïque : un même poids, deux mesures



On ne peut s’empêcher de rapprocher deux domaines où il est question d’endettement à long terme de la collectivité nationale : le « grand emprunt » et les engagements d’achat pendant 20 ans de l’électricité photovoltaïque. Ces deux domaines sont à peu près d’un même poids, mais « pèsent » de façon fort différente dans le débat politique.

Un même poids :
·         le grand emprunt voulu par le Président de la République sera probablement de 35 milliards ;
·         les engagements d’achat de l’électricité photovoltaïque produite par les installations réalisées d’ici la fin 2012 engageront selon toute vraisemblance une somme équivalente, voire supérieure.[1]
Deux mesures :
·         le grand emprunt a mobilisé deux anciens premiers ministres et a été largement débattu sur la place publique et au Parlement ;
·         le tarif d’achat et sa garantie pendant 20 ans ont été mis au point en catimini, sans cesse adapté aux demandes du Syndicat des Energies Renouvelables, sans aucun débat public ni même au Parlement.

Le fait que le grand emprunt « endette » tous les contribuables et l’achat du solaire photovoltaïque les consommateurs d’électricité ne change rien à l’affaire : c’est bel et bien la collectivité nationale qui est endettée dans les deux cas.

Sauvons le Climat tire à nouveau la sonnette d’alarme (voir son communiqué du 25 septembre 2009 : « solaire photovoltaïque – réorientez les aides » et un communiqué à venir  sur les ENR photovoltaïque  et l’exemple allemand ). Tant que les quantités d’électricité en cause étaient limitées (le Grenelle de l’environnement prévoyait 1,4 MWc d’ici 2015, représentant un endettement de 10 milliards ce qui était déjà important), on pouvait estimer que cela relevait de la responsabilité de l’exécutif, au même titre que la programmation pluriannuelle des investissements dans les secteurs de l’énergie. Mais la bulle spéculative actuelle, qui a déjà sévi en Espagne et en Allemagne et a obligé ces pays à plafonner les nouveaux engagements, exige une nouvelle approche et un débat à la hauteur des enjeux.
Sauvons le Climat rappelle qu’il a toujours soutenu la filière solaire photovoltaïque, mais en privilégiant la recherche et le développement plutôt que des investissements massifs[2]. Il recommande très fortement la suppression de l’obligation d’achat et son remplacement par un système de subvention au kWh consommé par le producteur. afin d’éviter la création d’une bulle spéculative qui ne peut que nuire au développement harmonieux de cette filière et afin de développer les utilisations directes et locales du courant continu fourni par les panneaux photovoltaïques.

[1] A la mi 2009, les demandes de raccordement d’installations de plus de 3 kWc représentaient 1800 MWc ; on peut admettre qu’il s’agît pour l’essentiel d’installations avec intégration simplifiée au bâti – toitures d’installations agricoles ou commerciales par exemple – bénéficiant d’un tarif d’achat de 450 €/MWh garanti pendant 20 ans, soit un surcoût d’au moins 350 €/MWh. Etant donné que chaque kWc installé produira un minimum de 1,2 MWh par an, soit 24 MWh en 20 ans, la « dette de la collectivité » se monte à 8400 € par kWc installé. Les 1800 MWc ayant fait l’objet de demandes à mi 2009 représenteraient une dette de la collectivité de 15 milliards. Il suffirait que 4000 MWc soient installés d’ici fin 2012 pour que la dette de la collectivité atteigne 35 milliards. Or, à ce jour, il n’existe aucun mécanisme (si ce n’est les files d’attente de raccordement au réseau) pour empêcher la formation d’une « bulle » photovoltaïque qui pourrait largement dépasser ces 4000 MWc.
[2] Ceux-ci, en l’état actuel de notre industrie, allant en très grande majorité à des producteurs allemands et chinois.

18:03 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (2)

Commentaires

Bonsoir,
Difficile de répondre dans un petit champ réservé aux commentaire à votre article qui nous intéresse particulièrement.

En effet, nous sommes d'accord, sans l'être avec votre article.
D'accord sur le fait qu'il faut faire le nécessaire pour empêcher les investissement massif et purement financier. D'accord sur le fait que les choix sur le photovoltaïque ne doivent être pris catimini.
Mais nous ne sommes pas tout à fait d'accord sur le fait qu'il faille supprimer l’obligation d’achat et la remplacer par un système de subvention au kWh consommé par le producteur.
(prônant la consommation ?)

Nous sommes surtout (je parle au nom du GPPEP) pour un développement du photovoltaïque décentralisé, chez le maximum de particuliers.
Difficile de tout dire en si peu de lignes :)

David TREBOSC
Président du GPPEP (http://gppep.org)

Écrit par : TREBOSC D | 12/12/2009

En quoi ne faudrait-il pas prôner la consommation d'énergie non fossile, pour autant que l'on rentre dans ce débat du réchauffement ?
quoi qu'il en soit nous avons les meilleurs économistes du monde (auto-proclamés).

Écrit par : Paul-Emic | 17/01/2010

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