Protectionnisme : DSK vole au secours de la mondialisation libérale

Le Directeur Général du FMI, encore adhérent du Parti Socialiste, encore de nationalité française (on devrait peut-être se poser la question de la lui retirer), vient d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui critiquent le plan français de relance de l'industrie automobile au nom de la "concurrence libre et non faussée".

L'AFP relaye ce matin une déclaration stupéfiante de l'ancien Ministre de l'Economie de Lionel Jospin :

"Le protectionnisme peut revenir par la porte de derrière (...) ; quand les gouvernements fournissent des ressources nouvelles ou recapitalisent des banques, ils peuvent ajouter un commentaire disant que cet argent doit rester à la maison". "Ou bien, vous pouvez avoir dans différents plans de relance des commentaires ou amendements disant que cet argent devrait aussi être utilisé pour acheter des produits nationaux et d'autres choses de ce type. Cette sorte de protectionnisme peut revenir".

Oui, ce protectionnisme peut revenir, et c'est heureux !

Les partisans, comme DSK, d'un libre-échange sans entrave, ont amené l'économie mondiale, l'économie européenne et l'économie française dans la situation que nous connaissons. On fabrique aujourd'hui en France près de 2.000 chômeurs par jour ! Que faut-il de plus à DSK ?

Le libre-échange a conduit au nivellement social et environnemental par le bas. Il a conduit à la misère dans les pays du Sud, qui produisent pour exporter au lieu de pouvoir consommer, et au chômage de masse dans les pays du Nord, qui subissent les délocalisations. Le libre-échange sans entrave a conduit à la paupérisation des producteurs, au profit des rentiers. Il est directement à l'origine (avec la libre circulation des capitaux), de la dégradation du rapport capital / travail, qui est le principal moteur de la crise : c'est lui qui a provoqué la crise financière (endettement des ménages et bulle financière s'alimentant mutuellement), et qui nourrit la crise économique et sociale (délocalisations et chômage de masse).

Dans ce contexte, Strauss Kahn, à l'unisson des prédicateurs de la pensée unique, qui occupent les plateaux de TV et truffent les journaux d'articles enflammés depuis quelques jours pour hurler au loup protectionniste, confirme son appartenance aux oligarchies néo-libérales qui ont échoué.

Question : qui veut s'allier à DSK aux élections européennes ?


Patrick TRANNOY