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20/08/2007

OMC : la France accuse Peter Mandelson d'outrepasser son mandat

Une nouvelle qui était passée inaperçue lors de la campagne et dont il n'est pas interdit de se rappeler

LEMONDE.FR avec AFP | 29.01.07

La France a douché, lundi 29 janvier, les espoirs d'une relance des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en accusant le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, d'avoir outrepassé son mandat sur la réduction des droits agricoles la semaine dernière à Davos, en Suisse.
Selon le ministre de l'agriculture français, Dominique Bussereau, M. Mandelson "a fait circuler des textes", s'est livré à "des confidences publiques ou semi-publiques (...) sans que les Etats [membres de l'UE] soient au courant".. "C'est une méthode de travail tout à fait inacceptable", a-t-il indiqué, lundi, à l'occasion d'une réunion des ministres européens de l'agriculture. Peter Mandelson "a eu pour le moins un comportement agité à Davos", a-t-il commenté.
Les grands acteurs du commerce mondial, parmi lesquels les Etats-Unis, l'Union européenne et de grands pays émergents comme l'Inde ou le Brésil, ont décidé, samedi, en marge du Forum économique mondial de Davos de relancer les négociations du cycle de Doha, au point mort depuis le mois de juillet. Les pays émergents réclament un meilleur accès de leurs produits agricoles dans les pays riches, qui veulent, en retour, leur vendre davantage de produits industriels et de services.

ACCÉDER AUX REVENDICATIONS DES PAYS ÉMERGENTS AURAIT "DES EFFETS DRAMATIQUES"
M. Mandelson, qui mène les négociations pour l'UE, a réaffirmé vouloir réduire de moitié les droits de douane sur les produits agricoles, mais la France s'y oppose. M. Bussereau a rappelé que le mandat confié à M. Mandelson limitait la baisse à 39 %. "Toute autre offre serait hors mandat", a-t-il répété. Accéder aux revendications du G20, groupe de 23 pays émergents, entraînerait "un effondrement de la production de viande européenne, des effets dramatiques sur les céréales, et en Europe une baisse de 20 à 25 % du revenu agricole et la perte de 500 000 emplois dans le secteur agro-alimentaire", a mis en garde le ministre français.
Le commissaire européen au commerce s'est refusé, par la voix de son porte-parole, à commenter "les spéculations ou les rumeurs" et a souligné qu'il allait continuer à négocier "dans les limites du mandat". Dominique Bussereau a pour sa part réfuté tout lien entre cette prise de position et la prochaine tenue des élections présidentielle et législatives au printemps en France. "Nous ne défendons pas cette position parce que nous sommes en période pré-électorale, mais parce qu'on l'a toujours défendue", a-t-il déclaré, rappelant que la France était "la première puissance agricole européenne, le deuxième exportateur mondial", et que "14 % des emplois en France dépendent du secteur agricole".

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